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Dépakine: Sanofi accusé de rejets toxiques hors-normes, le groupe dément


Actualité publiée le 09/07/18 10:33

L'usine de Sanofi à Mourenx (Pyrénées-Atlantique), où le groupe pharmaceutique produit la Dépakine, rejette des "matières dangereuses à des taux astronomiques", dénonce lundi l'association France Nature Environnement (FNE), qui compte déposer plainte prochainement (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

L'usine de Sanofi à Mourenx (Pyrénées-Atlantiques), où le groupe pharmaceutique produit l'antiépileptique Dépakine, rejette des "matières dangereuses à des taux astronomiques", dénonce lundi l'association France Nature Environnement (FNE), qui compte déposer plainte prochainement.

Sanofi a réagi à ces accusations, reconnaissant "un problème de dépassement localisé des seuils de rejet de vapeur de solvants", mais assurant toutefois dans un communiqué que les populations n'étaient "pas exposées à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation".

Cette usine, située dans le bassin industriel de Lacq, a l'autorisation d'émettre "cinq composés organiques volatils (bromopropane, toluène, isopropanol, valéonitrile et propène) dans l’air dans la limite globale de 110 mg/m3", indique FNE dans un communiqué. "Il en émet en réalité 770.000 mg/m3, soit 7.000 fois plus que la norme autorisée", affirme encore FNE, qui fédère 3.500 associations de protection de l'environnement.

La situation est encore plus grave dans le cas du bromopropane, qui entre dans la composition du valproate de sodium (Dépakine), avec des contrôles ponctuels ayant révélé des dépassements "de 90.000 fois et 190.000 fois la norme", selon FNE.

"Sanofi n'a communiqué cette information à la préfecture qu'en mars dernier, lors d'une inspection", affirme l'association. "Si ces dépassements ont été possibles c'est parce que Sanofi ne contrôlait pas ses trois colonnes (de l'usine), mais une seule. Jamais contrôlées, les deux autres ont envoyé ces quantités astronomiques de polluants dans l'air", ajoute-t-elle.

Alors que le bromopropane peut nuire à la fertilité, au foetus, mais aussi irriter les voies respiratoires et la peau, FNE et l'association locale Sepanso 64 "demandent l'arrêt immédiat des pollutions, quitte à envisager la fermeture administrative du site", et comptent porter plainte.

Sanofi indique de son côté avoir "diligenté une étude d'impact sanitaire auprès d'un organisme indépendant qui a conclu que les populations ne sont pas exposées à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation".

"Un plan d'actions a immédiatement été engagé par le site qui a mis en place une unité de collecte et de traitement des rejets afin de les réduire significativement. Cette unité est en cours de démarrage", précise le groupe pharmaceutique français dans un communiqué.

L'entreprise affirme avoir décidé d'anticiper de 10 jours sa période de maintenance initialement prévue du 23 juillet à la mi-août, qui "permettra de procéder à des analyses et des installations d'équipements complémentaires pour continuer à réduire (BIEN: réduire) drastiquement les rejets associés à l'activité du site".

Sanofi assure avoir "pris toute la mesure" du problème, identifié fin 2017, lors d'analyses dans le cadre d'un projet d'investissement à Mourenx, "qui a été pris en charge depuis plusieurs mois" par le groupe et les autorités.

La Dépakine est par ailleurs au coeur d'un scandale sanitaire: selon des estimations officielles, le valproate est accusé d'avoir entraîné des malformations chez 2.150 à 4.100 enfants et des troubles mentaux et du comportement chez 16.600 à 30.400 enfants qui y ont été exposés dans le ventre de leur mère ces cinquante dernières années.

Tous les médicaments au valproate sont aujourd'hui interdits aux femmes enceintes et en âge de procréer, sauf exception dans des cas d'épilepsie particuliers.

© 2018 AFP

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