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Elections au Maroc, vers l'émergence de la nouvelle puissance Africaine ?


Actualité publiée le 07/09/21 08:51

Maroc élections

Le Maroc vote ce mercredi 8 Septembre pour des éléctions générales qui regroupent législatives, communales et régionales, les troisièmes depuis le « Printemps Arabe ».  Depuis le nouveau siècle et l’intronisation du Roi Mohammed VI, la diplomatie économique du Maroc s’est activée principalement en direction de l’afrique, intensifiant les échanges économiques entre le Royaume Chérifien et son continent dans une logique de partenariats sud-sud. A l’heure où un vote important se profile pour Rabat et que le pays a fait montre d’une capacité à endiguer la pandémie, il est important de comprendre comment le Maroc se projette comme la nouvelle puissance africaine. Voici les principaux enjeux.

« Il est beau le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! », ce sont les premiers mots prononcés par le roi Mohammed VI devant le sommet des chefs d’État de l’Union africaine (UA), le 31 janvier 2017.

Il y a 4 ans, le Maroc a opéré un changement de doctrine en réintégrant l’instance panafricaine, qu’il avait desertée pendant près de 40 ans sur fond de désaccords avec certains de ses membres sur le sujet du Sahara Occidental. Ce retour à la grande maison africaine traduit l’ambition du royaume chérifien de redevenir la nation motrice des partenariats sud-sud. Une vocation exprimée d’ailleurs noir sur blanc dans le préambule de la Constitution marocaine de 2011.

Deuxième investisseur africain en Afrique et premier en Afrique de l’Ouest

Aujourd’hui, le royaume est le deuxième investisseur africain en Afrique et le premier en Afrique de l’Ouest. De manière globale, le Maroc a des accords commerciaux avec de nombreux pays africains, ainsi que des accords commerciaux préférentiels avec le Sénégal, le Tchad et la Guinée, exonérant de droits de douane certains produits originaires des deux côtés. Le royaume chérifien a également des accords commerciaux bilatéraux établissant le statut de nation la plus favorisée (NPF) avec le Burkina Faso, le Cameroun, la République centrafricaine, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale, le Mali, le Niger, le Nigeria et le Soudan.

De fait, les investissements privés marocains en Afrique se sont renforcés dans les secteurs bancaires et financiers, des télécommunications, de la cimenterie, des mines, du transport et de l’habitat, moyennant des prises de participation au capital des entreprises locales et/ou la création de filiales. Les firmes marocaines se repositionnent désormais sur les marchés africains, en jouant le relais de la coopération triangulaire internationale en faveur de l’Afrique, à travers la mise en œuvre des projets d’infrastructures.

Parmi les chaînes de valeur offrant des perspectives prometteuses, et outre celles déjà en développement substantiel comme l’automobile, l’industrie du biomédical présente un fort potentiel pour le Maroc qui peut aspirer à devenir « un hub africain » de production de médicaments et de vaccins en développant notamment la recherche-développement et les essais cliniques.

D’ailleurs, le royaume ne cache pas son ambition d’atteindre l’autonomie vaccinale tout en faisant de son industrie pharmaceutique un secteur pivot pour le continent, notamment à travers le méga projet de fabrication de vaccins lancé le 5 Juillet 2021 par la signature de trois conventions avec le groupe chinois Sinopharm, le suédois Recipharm et le Marocain Sothema.  A l’heure où l’Afrique compte environ 1% des doses administrées dans le monde, le Maroc prévoit de produire 5 millions de doses de vaccin anti-Covid19 par mois à court terme, avant de passer à la vitesse de croisière à moyen terme.

La Coopération Sud-sud, encore du chemin à parcourir ?  

Toutefois, « en dépit de ces efforts louables et des résultats positifs réalisés, les retombées de ces partenariats n’ont pas encore tous atteint les objectifs visés et restent manifestement en-deçà des opportunités qu’offre l’intégration régionale en matière de développement économique et d’aspiration des populations », déplore le Conseil économique, social et environnemental dans un rapport intitulé « L’intégration régionale du Maroc en Afrique : Pour une stratégie au service d’un développement durable avec l’Afrique ».

Notons que le niveau des échanges commerciaux du Maroc avec les pays d’Afrique ne dépasse pas 4% de l’ensemble des échanges, un chiffre qui « ne reflète pas le véritable potentiel existant en matière de coopération économique et des complémentarités à mettre en place », selon le CESE. S’agissant des chaînes de valeurs, cette institution constitutionnelle pointe par ailleurs la dépendence « quasi-exclusive » des filières étrangères, privant ainsi les économies africaines d’une valorisation génératrice d’emplois localement, de valeur ajoutée et de transferts de technologie.

Même son de cloche du côté du Nouveau modèle de développement (NMD), qui explique que le contexte économique mondial tend vers « une régionalisation des chaînes de valeur ». De ce fait, le NMD rappelle que le Maroc dispose d’« une position géostratégique et d’une connectivité de qualité, lui permettant de s’imposer comme un hub de référence multisectoriel au niveau régional, pour un grand nombre d’industries ».

Le Maroc, une locomotive pour une co-émergence du continent ?

Il faut dire que le Maroc de 2021 peut se targuer de disposer d’infrastructures de transport, de logistique et de connectivité qui en font l’un des leaders du continent, alors même que le pays ne comptait qu’une centaine de kilomètres d’autoroute en 1999.

Depuis le début de la crise Covid-19, le Maroc a été en première ligne sur le sujet des partenariats sud-sud, « comme en témoigne l’initiative de Mohammed VI avec les présidents sénégalais et ivoirien à travers la création d’un cadre opérationnel commun de gestion de la crise en Afrique », rapporte une étude récente du géant américain Deloitte, intitulé « Le Maroc, de la résilience à l’émergence ? ».

L’étude rappelle d’ailleurs le sens de solidarité dont le Maroc a fait preuve avec les pays africains lors de la crise. En chiffres, le 14 juin 2020, le Maroc a commencé à envoyer  à destination d’une quinzaine de pays d’Afrique subsaharienne : pas moins de 8 millions de masques, 30 000 litres de gel hydroalcoolique, ainsi que 75 000 boîtes de chloroquine. L’aide marocaine inclut également 900 000 visières, 600 000 charlottes et 60 000 blouses destinées au personnel hospitalier, ainsi que 15 000 boîtes d’Azithromycine, antibiotique associé à la chloroquine.

Enfin, les experts de Deloitte estiment qu’il reste désormais au Maroc à adjoindre aux chantiers déjà ouverts ceux, critiques, de la réforme de la justice et de l’éducation, afin de pouvoir transformer l’essai et passer du statut de « champion de la résilience » à celui de « nouvelle puissance économique régionale ».

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