Entre tensions commerciales et inflation, les marchés jouent à se faire peur

Les marchés ont repris un peu de hauteur lundi, alors que l'indice S&P 500 a rebondi après avoir touché un creux de six mois. Toutefois, ce sursaut n’a pas suffi à effacer la baisse trimestrielle : l’indice élargi a clôturé le premier trimestre en recul de 5 %, mettant fin à une série de cinq trimestres consécutifs dans le vert.

Le Dow Jones a gagné 431 points (+1 %), tandis que le Nasdaq a légèrement reculé (-0,2 %), pénalisé par les valeurs technologiques. À l’approche du 2 avril, date clé fixée par le président Trump pour l’annonce de nouvelles mesures commerciales, les investisseurs demeurent sur le qui-vive.

Tarifs douaniers ciblés et tensions inflationnistes

Surnommée « journée de libération », cette échéance pourrait voir Trump dévoiler une nouvelle salve de tarifs douaniers. Selon la Maison-Blanche, les prochaines mesures viseront des pays spécifiques plutôt que des secteurs, bien que des surtaxes sectorielles restent envisagées. Un rapport du Wall Street Journal évoque même une extension des taxes à un éventail plus large de partenaires commerciaux.

La décision la plus controversée reste l’imposition d’un droit de douane de 25 % sur tous les véhicules non américains, applicable dès le 2 avril. D’autres secteurs stratégiques, comme les matières premières, les semi-conducteurs ou la pharmacie, pourraient également être visés.

Wall Street s’inquiète des répercussions de ces mesures, qui pourraient faire grimper l'inflation – déjà au-dessus des 2 % visés par la Fed – et freiner la croissance. Goldman Sachs estime désormais à 35 % la probabilité d’une récession dans l’année à venir.

Des données économiques sous surveillance

Les regards se tournent désormais vers le rapport sur l’emploi de mars, attendu vendredi. Les analystes anticipent 139 000 créations de postes, contre 151 000 en février. Le taux de chômage devrait rester stable à 4,1 %. Avant cela, des indicateurs sur l’embauche privée et l’activité manufacturière donneront un aperçu de la santé économique.

Vendredi dernier, les marchés avaient chuté après la publication d’un indice PCE – jauge préférée de la Fed pour mesurer l’inflation – supérieur aux attentes. Un signal de plus pour la Réserve fédérale de maintenir ses taux élevés plus longtemps.

Enfin, Tesla s'apprête à publier ses livraisons du premier trimestre, attendues en baisse par rapport à l’an dernier. Le constructeur fait face à des critiques croissantes envers Elon Musk, dont les prises de position politiques suscitent des protestations.

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