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Journaux: Presstalis dépose le bilan et cherche un plan


Actualité publiée le 21/04/20 19:18

Kiosque à journaux parisien le 9 septembre 2005 (AFP/Archives/HOCINE ZAOURAR)

Le principal distributeur de presse en France, le groupe Presstalis, a déposé le bilan, sur fond de désaccord persistant quand aux solutions de sauvetage entre ses grands actionnaires, les magazines et les quotidiens, une procédure qui n'a pas toutefois pas de conséquence immédiate sur ses activités.

L'entreprise s'est déclarée lundi en cessation de paiement auprès du tribunal de commerce de Paris, a indiqué mardi sa direction, confirmant une information de la Correspondance de la presse.

Retardée par la crise sanitaire, cette procédure était "inévitable" mais sera "sans conséquence immédiate" sur les activités du groupe, comme l'a assuré son PDG Cédric Dugardin, dans un message à ses 900 salariés consulté par l'AFP. Quotidiens comme magazines devraient donc continuer à être livrés chez les marchands de journaux.

"Presstalis est en proie à de graves difficultés et se trouve désormais dans l'impossibilité de faire face à ses engagements financiers", a souligné dans son message Cédric Dugardin, un spécialiste des entreprises en difficulté, nommé en février à la tête de Presstalis.

L'entreprise, qui avait bénéficié d'un énième plan de sauvetage il y a deux ans, doit de nouveau se restructurer, enfoncée par la crise de la presse écrite. "La crise sanitaire sans précédent que traverse notre pays et la réduction des volumes fournis par un certain nombre d'éditeurs ont accéléré très significativement la dégradation de la situation financière du Groupe", ajoute Cédric Dugardin.

- Magazines contre quotidiens -

Le dépôt de bilan doit permettre "d'accélérer les discussions en plaçant toutes les parties prenantes face à un sentiment d'urgence", souligne le dirigeant.

Car la solution est dans les mains des éditeurs, qui sont actionnaires du groupe via deux coopératives, l'une qui regroupe les quotidiens et l'autre qui représente les magazines.

Hors, depuis des semaines, deux plans se font face, apparemment irréconciliables: Presstalis défend le maintien d'une structure unique (qui continuerait à distribuer aussi bien les journaux quotidiens que la presse magazine), une option soutenue par les quotidiens, tandis que la coopérative des magazines et les MLP (Messageries lyonnaises de presse, concurrent de Presstalis), proposent une séparation des magazines et quotidiens.

Le ministre de la Culture Franck Riester avait précisé jeudi 16 avril qu'il travaillait avec Bercy à un plan global pour la presse, qui prendrait en compte la question de Presstalis. Il avait également assuré faire "tout pour qu'il n'y ait pas de rupture dans la distribution de la presse", s'engageant à verser aux marchands de journaux les sommes que leur doit Presstalis.

Les marchands, mis en difficulté ces dernières semaines par les mesures de confinement, devraient recevoir ce versement entre la fin du mois d'avril et début mai, a indiqué Presstalis, pour un total de 16,2 millions d'euros.

Pour Daniel Panetto, président de Culture Presse, l'organisation des marchands de journaux, ce dépôt de bilan évite "un arrêt brutal qui serait très préjudiciable pour ne pas dire mortifère pour les marchands de presse".

- "Acceptabilité sociale" -

La CGT du Livre (SGLCE-CGT), syndicat majoritaire dans l'entreprise, s'est étonnée mardi que ce dépôt de bilan ait été décidé cette semaine, alors que les syndicats négociaient avec la direction, et s'inquiète pour la pérennité des emplois. Un plan de redressement acté en 2018, auquel l'Etat a contribué via un prêt de 90 millions d'euros sur 5 ans, avait déjà conduit à la suppression de 230 postes, soit le quart des effectifs du groupe à l'époque.

En l'état, le SGLCE-CGT penche plutôt pour le projet poussé par la direction de Presstalis, soit une coopérative unique, mais souligne qu'il "y a encore beaucoup d'obstacles à franchir".

La coopérative des quotidiens a indiqué mardi qu'elle souhaitait que les négociations avec les organisations syndicales puissent se poursuivre, avant que ne s'ouvre une procédure collective.

S'il soutient également la formule d'une coopérative unique, Louis Dreyfus, directeur général du groupe Le Monde et président de la Coopérative des quotidiens, souhaite obtenir des précisions sur le "financement" et "l'acceptabilité sociale" de la formule des MLP.

Par ailleurs, les éditeurs devaient se prononcer avant mardi soir sur un schéma de financement qui leur éviterait les pertes liées au dépôt de bilan, évaluées autour de 120 millions d'euros. La conciliatrice Hélène Bourbouloux proposait que l'Etat finance une moitié de cette somme et en prête l'autre moitié aux éditeurs, en échange de leur investissement dans le futur système de distribution.

© 2020 AFP

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