L'inflation recule en mai à son plus bas niveau depuis 4 ans en France

(ABC Bourse) - En mai 2025, l’inflation en France ralentit de manière plus nette que prévu, atteignant +0,7 % sur un an selon les estimations provisoires de l’Insee. C’est son plus bas niveau depuis février 2021, bien en dessous des prévisions du gouvernement qui tablait encore sur 1,4 % d’inflation moyenne sur l’année.

Dans le détail, les prix à la consommation reculent même de 0,1 % sur un mois, un décrochage rare porté par la chute continue des tarifs de l’énergie. Le gaz et les produits pétroliers entraînent dans leur sillage une inflation générale à la baisse, malgré des hausses encore visibles dans d’autres postes de dépenses.

Pourquoi l’inflation ralentit plus vite que prévu

Les signaux sont désormais clairs : le ralentissement est tiré par plusieurs leviers économiques simultanés. L’Insee pointe d’abord un coup de frein sur les prix des services, qui progressent de +2,1 % en mai contre +2,4 % en avril. Ce tassement s’explique notamment par une accalmie dans les transports et une baisse plus marquée dans les communications.

Mais le moteur principal du recul reste l’énergie. Les prix dans ce secteur décroissent pour le quatrième mois consécutif, avec une chute annuelle de -8,1 %, encore plus marquée qu’en avril (-7,8 %). L’Insee indique que ce sont surtout les produits pétroliers et le gaz qui contribuent à cette déflation énergétique.

Côté produits manufacturés, la stabilité domine. En mai, leur indice reste fixé à -0,2 % sur un an, inchangé par rapport au mois précédent. Le tabac, lui, continue d’augmenter à un rythme constant (+4,1 %).

Les prix de l’alimentation continuent leur progression

Pour les ménages, le panier alimentaire reste un sujet sensible. Et malgré l’apaisement global, les prix de l’alimentation poursuivent leur hausse, atteignant +1,3 % en mai (+1,2 % en avril), selon les chiffres provisoires. Les produits frais, en particulier, voient leurs tarifs grimper jusqu’à +1,7 %.

Autre indicateur scruté de près : l’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), utilisé pour comparer l’inflation entre pays européens. Là aussi, la tendance suit le même chemin : une hausse de +0,6 % sur un an, mais un repli de -0,2 % sur un mois.

À titre de comparaison, ce même indice flirtait avec les 6 % en 2022, lors du pic d’inflation post-Covid et post-guerre en Ukraine. Désormais, on est très loin de la cible des 2 % fixée par la Banque centrale européenne, et bien en-dessous des anticipations de Bercy pour 2025.

Ce que ce ralentissement change (ou pas) pour les Français

Sur le papier, le repli de l’inflation est une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat, surtout dans un climat international toujours incertain. La baisse du gaz ou du carburant soulage les factures. Mais le ressenti des ménages reste teinté de prudence, voire de scepticisme.

Selon l’Insee, les Français demeurent inquiets pour leur niveau de vie. Car si certains prix baissent, les dépenses alimentaires ne laissent aucun répit, et les salaires ne progressent pas aussi rapidement. Sans oublier l’effet mémoire : la flambée des prix entre 2022 et 2023 a laissé des traces profondes, tant dans les portefeuilles que dans les esprits.

Reste à savoir si cette tendance se poursuivra au second semestre, ou si elle ne marque qu’un répit temporaire. Pour l’instant, la réalité chiffrée est là : l’inflation ralentit en mai, mais les arbitrages économiques restent plus que jamais d’actualité.

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