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L'UE ouvre une enquête approfondie sur le projet de fusion Essilor-Luxottica


Actualité publiée le 26/09/17 17:17

La Commission européenne a annoncé avoir ouvert une enquête approfondie sur le projet de fusion entre le français Essilor et l'italien Luxottica (AFP/Archives/Jean Christophe VERHAEGEN, Giuseppe CACACE)

L'UE a ouvert mardi une enquête approfondie sur l'union du français Essilor, numéro un mondial des verres ophtalmiques, avec l'italien Luxottica, géant des montures de lunettes, de crainte que ce projet de fusion ne réduise la concurrence.

Cette décision était largement attendue. Dès l'annonce de cette fusion le 16 janvier, les analystes avaient relevé les possibles réticences des autorités de la concurrence car le nouvel ensemble deviendrait un fournisseur hégémonique de nombreux opticiens.


La commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, le 4 septembre 2017 à Bruxelles (AFP/Archives/JOHN THYS)

"La moitié des Européens portent des lunettes et nous devrons presque tous corriger notre vue un jour ou l'autre. Nous devons donc examiner attentivement si le projet de concentration entraînerait une hausse des prix et une diminution du choix pour les opticiens et, in fine, pour les consommateurs", a argumenté Margrethe Vestager, commissaire à la Concurrence, dans un communiqué.

L'exécutif européen dispose désormais d'un délai de 90 jours ouvrables (par conséquent jusqu'au 12 février) pour arrêter sa décision.

L'ouverture d'une enquête approfondie ne préjuge pas de l'issue de la procédure.

Il est cependant très rare que la Commission européenne interdise une fusion. C'est le cas en moyenne une fois par an.

La dernière interdiction en date remonte au 29 mars: il s'agissait du projet de mégafusion des Bourses de Londres et Francfort, une opération annoncée en grande pompe mais qui avait été fragilisée par la perspective du Brexit.

- 'Microsoft de l'optique' -

Dans un communiqué commun, Essilor et Luxottica ont néanmoins réaffirmé mardi leur objectif de finaliser la transaction "autour de la fin de l'année" en vue de créer le leader mondial intégré de l’optique, avec un chiffre d'affaires annuel de quelque 16 milliards d'euros et une capitalisation boursière de près de 50 milliards d'euros.

"Les deux groupes sont confiants" dans le fait que cette enquête approfondie "sera conclue en temps opportun et coopéreront étroitement avec la Commission européenne" pour faire notamment valoir les "avantages" que leur union apportera "aux clients, aux consommateurs et à l'ensemble des acteurs de l'industrie", déclarent-ils.

Sur le papier, cette opération semblait une combinaison parfaite car les deux groupes sont leaders dans leurs catégories respectives, les verres et ventes en ligne pour Essilor et les montures et verres solaires pour Luxottica (qui produit notamment la marque Ray-Ban).

Mais les deux sociétés ne sont pas parvenues, pour le moment du moins, à dissiper les craintes du gendarme européen de la concurrence.

La semaine dernière, elles n'avaient d'ailleurs proposé aucune concession (comme des cessions d'activités ou des engagements de comportements) afin d'apaiser les inquiétudes de la Commission.

Une telle fusion dans l'optique, "c'est comme si Microsoft avait non seulement les logiciels, mais aussi la production des ordinateurs, des smartphones, des puces, avec en plus son propre réseau de distribution. Cela reviendrait à créer un Microsoft de l'optique, un monstre", a déclaré à l'AFP un concurrent d'Essilor.

De son côté, Eric Plat, patron de la coopération française d'opticiens Atol, a estimé qu'"avoir un leader mondial de l'optique qui soit européen serait une bonne chose" mais que "d'un autre côté, il faut trouver un juste équilibre pour qu'ils (Essilor et Luxottica) continuent de réussir sans étouffer le marché".

"Les opticiens, comme les consommateurs, ont besoin de choix et de créativité. C'est pour ça qu'il ne faut pas qu'une telle fusion tue les challengers, les plus petites entreprises qui innovent", a plaidé M. Plat.


Alain Afflelou, fondateur du groupe éponyme, le 15 mai 2016 à Cannes (AFP/Archives/Valery HACHE)

Début février, le groupe d'optique français Alain Afflelou avait d'ailleurs suspendu son projet d'introduction à la Bourse de Paris, notamment en raison des incertitudes pour le secteur soulevées par le projet de mégafusion Essilor-Luxottica.

Essilor et Luxottica ont pâti en Bourse de la décision de la Commission: le premier a terminé en baisse de 1,57% à 103,25 euros, alors que le CAC était à l'équilibre. Et le second a abandonné 1,51% à 46,81 euros à la Bourse de Milan qui a fini en hausse de 0,18%.

bur-clp-etb-agr/az

© 2017 AFP

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