Depuis début septembre, les banques relèvent leurs barèmes de crédit immobilier. La dette française, plus coûteuse que jamais, pèse sur les emprunteurs et alourdit la facture des ménages.
En septembre, Sébastien et Marie, un couple de trentenaires en passe d’acheter un appartement à Paris, ont eu une mauvaise surprise. Leur banque avait initialement proposé un taux de 3 % sur 20 ans. Mais au moment de signer, l’établissement leur a présenté un nouveau contrat à 3,15 %, malgré la validité encore en cours de la première offre. Cette hausse représente près de 2 000 € supplémentaires par tranche de 100 000 € empruntés.
Leur cas reflète une tendance nationale. Depuis la rentrée, les courtiers constatent que les établissements bancaires appliquent des hausses de taux. Le mouvement de baisse amorcé début 2023 semble désormais derrière nous, au profit d’une remontée progressive.
Les banques rattrapées par la dette française
Selon Ludovic Huzieux, cofondateur d’Artémis courtage, "Face à l’incertitude économique, les taux de crédit immobilier sont en légère hausse" pouvant aller jusqu’à 0,25 point de pourcentage. Il observe que "On remonte progressivement vers 3,5 % sur 25 ans".
Une note du réseau Vousfinancer rapporte qu’une banque a justifié la révision de son barème par "l’instabilité politique, les tensions sociales et la tension sur les marchés financiers".
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Cette dépendance aux marchés s’explique par le mode de financement des banques françaises. Elles empruntent une partie de leurs liquidités au même coût que l’État, avant de les prêter aux particuliers et aux entreprises. Or, la dette française a atteint début septembre des niveaux historiquement élevés, accentués par la rétrogradation annoncée de la note du pays par Fitch et la chute de François Bayrou.
Des taux vers 3,5 % d’ici la fin de l’année
D’après les données Banque de France et Crédit Logement, le taux moyen d’un prêt immobilier à l’habitat se situait cet été juste en dessous de 3,10 %, hors assurance et frais annexes. Jean-Marc Vilon, directeur général de Crédit Logement, anticipe une remontée vers 3,25 %, voire 3,30 % d’ici fin 2025.
Même constat du côté de Côme Robet, président de la CNCEF, l’association des courtiers. Selon lui, "On remonte progressivement vers 3,5 % sur 25 ans avec quelques différences selon les régions, selon les durées". Les ménages doivent donc s’attendre à un crédit plus onéreux au cours des prochains mois, en particulier sur les longues durées.
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