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Lait, vin, pommes de terre: que faire des excédents de la crise du coronavirus?


Actualité publiée le 12/05/20 12:57

Des volontaires d'une association luttant contre le gaspillage alimentaire ramassent des artichauts chez un producteur, à El Prat del Llobregat, en Espagne, le 24 avril 2020 (AFP/Archives/Josep LAGO)

L'épidémie de coronavirus n'est pas terminée, mais déjà se pose la question des débouchés pour des milliers de tonnes d'excédents de pommes de terre ou de lait non vendus en Europe pendant les deux mois de confinement, sur fond de choc social et de menace de crise alimentaire dans certains pays du sud.

Avec tous les restaurants et cantines à l'arrêt, les matières premières destinées à ces filières sont loin d'avoir toutes été redirigées vers la grande distribution, malgré l'envolée des courses alimentaires des particuliers confinés à domicile.

L'un des cas le plus emblématiques est celui des pommes de terre: 450.000 tonnes de surplus en France, premier pays exportateur mondial de la tubercule et fournisseur des géants de la frite industrielle comme le groupe canadien McCain, dont les usines sont basées dans le nord de la France, aux Pays-Bas et en Belgique.

Avec la crise du Covid-19, il y a "entre 3 et 4 millions de tonnes de pommes de terres pas transformées en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France" estime le Groupement interprofessionnel de la pomme de terre (GIPT).

La plupart des fast-food européens fermés, les usines à frites surgelées sont restées à l'arrêt deux mois. Du jamais vu. Et les entrepôts des producteurs -qui ont été rémunérés d'une partie des pommes de terre sous contrat- sont pleins à craquer.

- "Plein de gens ont faim" -


Ramassage de fraises à Sainte-Livrade-sur-Lot, le 24 mars 2020 (AFP/NICOLAS TUCAT)

Les montagnes de patates doivent être dégagées avant la prochaine récolte. Sinon, "le risque est de voir se développer des dépôts sauvages (...) dans la nature, vecteurs de foyers infectieux de maladies fongiques ou de pollution par fermentation", explique à l'AFP Bertrand Ouillon, délégué du GIPT.

Beaucoup d'utilisateurs de réseaux sociaux ont demandé que cet aliment de base soit redirigé vers l'aide alimentaire, à l'heure où une crise sociale se développe après l'arrêt de l'activité économique.

"Bon sang, mais plein de gens ont faim! Faites un appel, des gens viendront en chercher, même à 0,5 euros", estime ainsi sur Twitter @mishkawolinski, tandis que @lvckdjr à Toulouse met en garde contre "certaines associations" qui refusent les dons de pommes de terre "qui ne sont pas en filet".

"De fait, on a fait partir quelques stocks dans des associations, mais notre problème ne peut pas se résoudre de cette manière, il est à échelle industrielle", souligne M. Ouillon.

La filière souhaiterait pouvoir rediriger ses stocks vers la fabrication d'aliment pour bétail. "S'il pouvait y avoir une aide publique pour le transport, cela pourrait en fait être une aide indirecte aux éleveurs qui sont aujourd'hui en difficulté", suggère-t-il.

- "La crise laitière européenne menace l'Afrique de l'Ouest" -

Pas toujours facile de rediriger des flux vers des canaux alternatifs de distribution sans déstabiliser d'autres secteurs. C'est ce que montre un autre exemple, celui du lait.

La semaine dernière, Oxfam et une douzaine d'associations paysannes ou de solidarité (GRET, Confédération paysanne, Ingénieurs sans frontières, CCFD Terre Solidaire..) ont alerté sur les risques de "crise grave" pesant sur le marché laitier en Afrique de l'Ouest.


Un producteur jette de la poudre de lait pour protester contre les conséquences de la crise due au coronavirus, le 7 mai 2020 à Laarne, en Belgique (BELGA/AFP/Archives/ANN BRAECKMAN)

La raison, c'est le stockage de poudres de lait décidé par la Commission européenne pour soulager les éleveurs laitiers européens qui ne savent plus quoi faire de leur lait, beurre ou fromage.

"La sortie de crise ne doit pas se faire, comme par le passé, par l’exportation des excédents vers les marchés africains", avertissent les associations dans un communiqué commun intitulé "Covid-19: la crise laitière européenne menace l'Afrique de l'Ouest".

Déjà entre 2018 et 2019, les exportations de poudre de lait de l'UE en Afrique de l'Ouest avaient augmenté de 19%, et elles représentent aujourd'hui 20% des exportations mondiales de l'Union Européenne, selon les associations. Alors que les producteurs laitiers ouest-africains tentent désespérément de développer leur production locale dans le but de soutenir l'agriculture, réduire l'émigration et lutter contre la violence.

Un début de solution semble en revanche se dégager pour les milliers d'hectolitres de vins en excédent dans les trois premiers pays producteurs mondiaux que sont l'Italie, la France et l'Espagne: les viticulteurs ont demandé et obtenu l'autorisation de Bruxelles d'en distiller une partie... pour faire du gel hydroalcoolique.

© 2020 AFP

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16 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

mika57
12/05/20 13:09

Une idée, comme ça :
Un rachat des denrées par l’État, et leur revente à prix coutant ou inférieur

AND.KOTE
12/05/20 13:10

Et les restos du coeur ??

gars d'ain
12/05/20 14:13

Et c'est que le début : certains politiques et chef d'Etat de gouvernement se sont crû malin en appuyant sur l'interrupteur "Shut down" de l'économie...

La facture va être très lourde et elle va faire des morts, mais pas que du COVID et même probablement en plus grand nombre sur 2 ou 3 années qui viennent.

Certains que commencent à réaliser ce que veut dire que chaque jour faire mieux dans l'excellence du pire....


Concernant l'économie, et contrairement aux bassines pleines des analystes pipeaux, le pire reste à venir, c'est une certitude : pour une TPE / PME, le coup de mesures COVD pour faire refonctionner son entreprise assez de ses capacité de production d'avant crise en d'environ 2000 euros en charges par mois / tranche de 10 salariés. 9a va fortement impacter la rentabilité et les charges...

Aucun doute que si de plus le CA fait défaut, les entreprises vont se retrouver potentiellement en liquidation, et il est parfaitement utopique de penser que le contribuable qui va lui aussi se retrouver dans la merde puisse assumer une telle sanction économique en terme d'imposition...


On devrait bientôt finir par se rendre compte que l'épisode "Gilets jaunes" n'était qu'un gros signal d'alerte dont en gros personne n'a tenu compte. Certains sont actuellement trop content d'avoir réussi à stopper le mouvement... mais on devrait vite se rendre compte qui est le plus crétin dans l'histoire, notamment ceux qui prétendent régler les problèmes récurrents de pauvreté à coup de LBD et autres flasballs...




harry33
12/05/20 15:52

gars d'ain devrait cesser d'écrire en sortant de table...on comprend rien à partir de la cinqième ligne de so propos..maîtrise plus bien le clavier le garçon..why?apéro sortie de déconfinement peut être?.
bonne journée à tous

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