Le Livret A délaissé, les Français préfèrent désormais l'assurance vie et le LEP

(ABC Bourse) - Le Livret A chute à 1,7 % et les épargnants votent avec leur portefeuille. De nouveaux arbitrages s’opèrent au profit de placements plus rémunérateurs. Voici pourquoi cette tendance s'accélère.

Depuis août 2025, les Français tournent le dos au Livret A. Avec un taux tombé à 1,7 %, son plus bas niveau depuis des années, ce placement historiquement plébiscité ne séduit plus. Le livret d’épargne préféré des ménages ne fait plus recette. En un mois seulement, près de 2 milliards d’euros ont été retirés. Du jamais-vu depuis 2019. Même le LDDS, pourtant lui aussi exonéré d’impôts, a vu 760 millions d’euros s’évaporer en septembre. Les ménages semblent avoir tranché : l’épargne facile ne suffit plus.

À la recherche de meilleurs rendements, les Français réorientent leurs économies. Les baisses successives du taux du Livret A – 3 %, puis 2,4 %, jusqu’à 1,7 % aujourd’hui – ont eu raison de sa stabilité. Face à une inflation qui érode le pouvoir d’achat, de nombreux épargnants ne voient plus l’intérêt de laisser dormir leur argent sur un support aussi peu performant. Les comparateurs de rendement en ligne ont explosé en fréquentation au mois d’octobre. "Les simulateurs en ligne et les comparateurs de rendement ont connu un pic d’utilisation en octobre, témoignant d’un regain d’intérêt pour des solutions alternatives."

Le LEP s’impose comme le nouveau refuge pour les foyers modestes

Ce grand basculement s’observe dans toutes les générations, y compris chez les jeunes actifs. Longtemps fidèles au Livret A, ils s’interrogent désormais sur l’utilité de conserver un produit qui ne couvre plus l’inflation. Dans ce contexte, le LEP fait figure d’exception. Son taux, supérieur à celui du Livret A, attire de plus en plus de foyers éligibles. Sa simplicité d’utilisation, sa garantie bancaire identique, et sa fiscalité avantageuse en font un placement de choix.

Les banques elles-mêmes revoient leurs discours. Désormais, certaines n’hésitent plus à proposer d'autres produits à leurs clients. "Même certaines banques n’hésitent plus à orienter leurs clients vers d’autres placements, dans une logique de diversification prudente." Une prise de position révélatrice d’un tournant plus large dans la stratégie d’épargne des Français.

Assurance vie, or… les autres grands gagnants de l’arbitrage

Côté placements de long terme, l’assurance vie gagne en popularité. Les fonds en euros, à 2,6 % en moyenne en 2024, séduisent pour leur stabilité. Et ceux qui souhaitent diversifier davantage se tournent vers les unités de compte, avec un potentiel de rendement plus élevé. L’assurance vie, autrefois jugée complexe, revient en grâce dans un contexte où la rentabilité devient une priorité.

Enfin, l’or physique attire à nouveau l’attention. Lingots et pièces sont plébiscités comme valeur refuge, dans une logique de sécurisation du patrimoine. Cette diversification montre un changement profond dans la façon dont les épargnants perçoivent la gestion de leur trésorerie. Le Livret A n’est plus la norme. Entre rendement, sécurité et pragmatisme, les Français redessinent leur carte de l’épargne, un virement à la fois.

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