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Le retour dans le ciel du Boeing 737 MAX semé d'embûches


Actualité publiée le 29/05/19 23:45

(ILLUSTRATION) Le retour en service du Boeing 737 MAX est semé d'embûches, selon le PDG de l'avionneur (AFP/Archives/Mark RALSTON)

Boeing se prépare à faire face à des obstacles une fois levée l'interdiction de vol frappant le 737 MAX, son avion vedette impliqué dans deux catastrophes aériennes ayant fait 346 morts.

Dennis Muilenburg, le PDG du groupe américain, a indiqué mercredi aux milieux financiers à New York qu'il y avait des dissonances entre les compagnies aériennes, dont les programmes de vol d'été, période cruciale pour le secteur, ont été affectés par la crise du 737 MAX.

"Certaines voudront reporter la livraison de leurs (nouveaux) appareils", a-t-il déclaré quand "d'autres nous ont dit qu'elles voudraient prendre possession de leurs avions plus tôt que prévu".

Parallèlement, dans un entretien à la chaîne CBS, M. Muilenburg a une nouvelle fois présenté ses excuses tout en reconnaissant que les deux catastrophes avaient "nui à la confiance du public" dans le 737 MAX.

"Nous sommes désolés pour les pertes de vies dans les deux accidents", a-t-il déclaré dans ce premier entretien accordé à un média depuis l'immobilisation au sol de la flotte de 737 MAX le 13 mars après un accident d'un appareil de ce type d'Ethiopian Airlines.

- Confiance -

"Nous devons nous employer à regagner la confiance des passagers", a insisté le dirigeant devant les investisseurs.

Alexandre de Juniac, le directeur général de l'association internationale du transport aérien (IATA), a affirmé mercredi qu'il ne s'attendait pas à une remise en service du MAX "avant 10 à 12 semaines", en d'autres termes pas avant août.

L'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a organisé la semaine dernière une réunion consacrée au MAX au Texas avec des autorités de l'aviation civile de 33 pays.

Faute de consensus, ces régulateurs se sont quittés sans date de retour en service de l'avion, ce qui n'a pas échappé à Boeing.

"Notre espoir est qu'il y aura un alignement large et international avec la FAA. Mais il pourrait y avoir des autorités internationales qui vont avoir un calendrier différent", a pris acte Dennis Muilenburg.

Par conséquent, "nous allons devoir adapter nos projets en fonction des différentes autorisations pour le retour en service effectif de l'avion", a-t-il ajouté.

Un système de réciprocité a prévalu jusqu'aux déboires du 737 MAX, en vertu duquel les régulateurs aériens des autres pays s'alignaient sur l'évaluation de l'autorité d'origine. Dans le cas de Boeing, c'était la FAA, mais elle a été le dernier régulateur à clouer au sol le 737 MAX, éveillant la méfiance de ses homologues.

- Simulateur -

M. Muilenburg a insisté, lui, sur la poursuite du "dialogue" avec la FAA, notamment sur les changements devant être effectués sur le système anti-décrochage MCAS mis en cause dans les deux accidents.

Boeing, qui n'a toujours pas soumis le 737 MAX modifié pour certification, explique qu'il est en train de travailler également avec les compagnies aériennes.

Il a notamment conduit des réunions téléphoniques à travers le monde lors des deux dernières semaines pour aider aux préparatifs du retour en service du MAX et travaille avec ses fournisseurs pour éviter toute perturbation.

Selon American Airlines et Southwest, il faut environ 120 heures pour sortir un appareil de l'entrepôt et le préparer -- lubrifier les différents systèmes, retirer les protections posées sur les sièges et les ouvertures et effectuer différentes vérifications -- pour qu'il soit prêt à voler.

Admettant que la crise du 737 MAX est un "moment charnière" dans l'histoire de Boeing, M. Muilenburg a par ailleurs indiqué que le constructeur aéronautique était en discussion pour indemniser les compagnies.

"Dans certains cas, le (versement d'une somme) en liquide pourrait être une partie de la solution", a-t-il avancé, ajoutant que cela se ferait au cas par cas.

Fin avril, Boeing a estimé à 1 milliard de dollars le premier coût des déboires du 737 MAX, après avoir réduit la production de 52 à 42 appareils par mois et suspendu les livraisons.

La facture devrait sans doute grimper, d'autant que des familles de victimes ont saisi les tribunaux et que la formation des pilotes pourrait être lourde.

Si le passage sur simulateur est jugé obligatoire, comme le demandent certains pays, le retour en service pourrait être retardé car il n'y a par exemple qu'un seul équipement aux Etats-Unis et il est la propriété de Boeing.

American Airlines et Southwest, qui ont commandé un simulateur MAX, ne l'attendent pas avant la fin de l'année.

© 2019 AFP

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