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Les Etats-Unis "paieront le prix" en cas de visite de Pelosi à Taïwan, menace Pékin


Actualité publiée le 02/08/22 11:43
Capture vidéo diffusée par le ministère taïwanais des Affaires étrangère montrant la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi (au centre, en rose), à l'aéroport de Taipei, le 2 août 2022
Capture vidéo diffusée par le ministère taïwanais des Affaires étrangère montrant la présidente de la Chambre américaine des représentants, Nancy Pelosi (au centre, en rose), à l'aéroport de Taipei, le 2 août 2022 (Taiwan Foreign Ministry/AFP/-)

La présidente de la Chambre américaine des représentants Nancy Pelosi s'est rendue mardi à Taïwan, malgré les avertissements et les menaces de Pékin qui considère cette visite comme une grave provocation risquant d'enflammer des relations sino-américaines déjà tendues.

En tournée en Asie, Mme Pelosi, 82 ans, est la plus haute responsable américaine élue à effectuer un déplacement sur cette île en 25 ans. Pékin a clairement dit voir en sa visite une provocation majeure.

Arrivée en soirée dans un avion militaire américain, elle a été accueillie par le ministre taïwanais des Affaires étrangères Joseph Wu, dont les services, dans un communiqué, ont salué le soutien américain "inébranlable".

Mme Pelosi a rappelé dans un communiqué distinct ce "soutien inconditionnel de l'Amérique à la vibrante démocratie de Taïwan", estimant que sa présence ne contrevenait en "aucune façon" à la politique de longue date des Etats-Unis envers la Chine.

Sa visite n'avait pas été confirmée à l'avance mais plusieurs médias américains et taïwanais l'avaient évoquée, entraînant de fermes condamnations de Pékin.

Dès l'arrivée de Nancy Pelosi à Taïwan, le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé "une grave violation" des engagements américains vis-à-vis de la Chine, qui "porte gravement atteinte à la paix et à la stabilité" régionales.

Il a aussi fustigé les multiples actions "extrêmement dangereuses" ces dernières années des dirigeants américains, qui "utilisent Taïwan pour contenir la Chine", notamment avec cette visite.

- L'armée menace -

Le ministère chinois de la Défense a quant à lui promis des "actions militaires ciblées". Il a annoncé une série de manoeuvres militaires autour de l'île qui commenceront mercredi, dont "le tir de munitions réelles de longue portée" dans le détroit de Taïwan.

Les autorités taïwanaises ont signalé dans la nuit que 21 avions militaires chinois avaient pénétré mardi dans la zone d'identification de défense aérienne de l'île (beaucoup plus large que l'espace aérien).

La Chine estime que Taïwan, avec ses 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).

Opposé à toute initiative donnant aux autorités taïwanaises une légitimité internationale, Pékin est vent debout contre tout contact officiel entre Taïwan et d'autres pays.

Taïwan au centre des tensions
Taïwan au centre des tensions (AFP/Valentin RAKOVSKY)

Des responsables et parlementaires américains se rendent régulièrement sur l'île. Mais la Chine juge qu'une visite de Mme Pelosi, un des plus hauts personnages de l'Etat américain, est une provocation majeure.

La semaine dernière, dans un entretien téléphonique avec son homologue américain Joe Biden, le président chinois Xi Jinping avait déjà appelé les Etats-Unis à ne "pas jouer avec le feu".

Le précédent président de la Chambre des représentants des Etats-Unis à avoir visité Taïwan était Newt Gingrich en 1997.

Depuis 1979, Washington ne reconnaît qu'un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien aux autorités taïwanaises, via notamment de multiples ventes d'armes.

Les Etats-Unis pratiquent également "l'ambiguïté stratégique" : en clair, ils s'abstiennent de dire s'ils défendraient ou non militairement Taïwan en cas d'invasion.

- "Pure provocation" -

La Russie, une alliée majeure de la Chine, a accusé mardi les Américains de "déstabiliser le monde" et décrit la visite de Nancy Pelosi comme une "pure provocation". "La partie chinoise a le droit de prendre les mesures nécessaires pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale concernant le problème de Taïwan", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères.

Juste avant l'arrivée de Mme Pelosi, la télévision publique chinoise CGTN avait annoncé que des avions de chasse Su-35 étaient en train de "traverser le détroit de Taïwan" séparant la Chine continentale de l'île. Dans un communiqué, l'armée taïwanaise a démenti toute traversée du détroit par des Su-35.

Plusieurs navires américains croisaient également mardi dans la région, dont le porte-avions USS Ronald Reagan, selon des sources militaires américaines.

La plupart des observateurs jugent faible la probabilité d'un conflit armé. Mais des responsables américains ont dit se préparer à des démonstrations de force de l'armée chinoise, comme des tirs de missiles dans le détroit de Taïwan et des incursions aériennes autour de l'île.

Photo diffusée le 2 août 2022 par le Département malaisien de l'Information de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, et du président de la chambre basse du Parlement malaisien Azhar Azizan Harun (d), à Kuala Lumpur
Photo diffusée le 2 août 2022 par le Département malaisien de l'Information de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, et du président de la chambre basse du Parlement malaisien Azhar Azizan Harun (d), à Kuala Lumpur (Département malaisien de l'Information/AFP/NAZRI RAPAAI)

Cette visite risque d'entraîner des mesures de représailles chinoises contre les intérêts américains et taïwanais.

"Les Etats-Unis auront assurément la responsabilité (des conséquences) et devront payer le prix de leur atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la Chine", a martelé mardi Hua Chunying, une porte-parole de la diplomatie chinoise.

- Rétorsion -

Selon le journal taïwanais Liberty Times, qui cite des sources anonymes, la dirigeante américaine rencontrera mercredi la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, la bête noire de Pékin car issue d'un parti indépendantiste.

Le ministère taïwanais de la Défense s'est dit "déterminé" à protéger l'île contre toute attaque.

Le président chinois Xi Jinping, le 1er juillet 2022 à Hong Kong
Le président chinois Xi Jinping, le 1er juillet 2022 à Hong Kong (POOL/AFP/Archives/Selim CHTAYTI)

"La probabilité d'une guerre ou d'un incident grave est faible", a cependant tweeté Bonnie Glaser, la directrice du programme Asie du cabinet de réflexion américain German Marshall Fund. "Mais la probabilité que (la Chine) prenne une série de mesures militaires, économiques et diplomatiques (...) n'est pas négligeable".

Les autorités taïwanaises chargées de l'agriculture ont ainsi souligné mardi que Pékin avait suspendu l'importation de certaines marchandises taïwanaises, comme des produits de la pêche.

La semaine dernière, l'armée taïwanaise a effectué ses plus importantes manoeuvres militaires annuelles.

De son côté, la Chine organise depuis ces derniers jours de multiples exercices militaires "à munitions réelles" en mer, en général très près des côtes chinoises.

ehl-pl-aw-qan/ka/mba/bds

© 2022 AFP

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42 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

Bob1000
02/08/22 12:14
Les Etats-Unis "paieront le prix" en cas de visite de Pelosi à Taïwan, menace Pékin. Dont acte. Les guerres ne s'évitent pas. Donc courage et soutien total à Mme Pelosi. Espérons les fins du communisme et de l, islamisme barbares dans les pays sous dictatures (ce sera long hélas mais commencer).
papygaga
02/08/22 12:26

C'est surtout que les U.S. sont résolus à semer le boxon tant que personne n'envoie de missile....

Après avoir semé le bazar, on va vendre des armes à tout va et les services qui vont avec.....

En somme, le coup de la "NRA" externalisé au reste du monde.

Fibopivots
02/08/22 12:55

Étonnant que le géant chinois désire une si petite île,..

Un peu comme si on voulait récupérer Jersey en baie de st Malo.1 jerseyien ou habitant des autres îles pour 300 français.

Un taiwanais pour 100 chinois !

Luncyan
02/08/22 13:59

Asus, taiwanais, msi, taiwanais, tsmc, taiwanais, foxconn, taiwanais, mediatek, taiwainais

Message complété le 02/08/2022 14:00:54 par son auteur.

acer, taiwanais

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