Les taux de la BCE resteront stables plus longtemps que prévu

(ABC Bourse) - Faut-il s'attendre à une baisse des taux avant 2026 ? Pas si sûr. Dans le compte rendu de sa réunion des 10 et 11 septembre, publié ce jeudi 9 octobre, la Banque centrale européenne affiche une posture résolument attentiste. Malgré des signes de ralentissement économique en zone euro, les gouverneurs de la BCE estiment que les taux actuels sont adaptés à la situation.

Réunie à Francfort, l'institution monétaire a décidé de maintenir ses taux inchangés en septembre. Une décision motivée par la persistance d'une inflation encore volatile, mais aussi par une volonté de ne pas agir dans la précipitation. "Le niveau actuel des taux d'intérêt doit être considéré comme suffisamment solide pour gérer les chocs, compte tenu des risques d'inflation dans les deux sens et d'un large éventail de scénarios possibles", indiquent les "minutes" de la réunion.

Pas de baisse des taux en vue, sauf retournement majeur

Depuis septembre, les déclarations de Christine Lagarde, présidente de la BCE, ont confirmé ce cap : l’éventualité d’un nouvel assouplissement monétaire semble s’éloigner. Pour les marchés, la probabilité d’une baisse des taux d’ici la fin de l’année est désormais quasi nulle. Certains analystes n'envisagent un retournement qu'au premier semestre 2026, et encore, avec une chance sur trois.

Mais le tableau reste flou. "La situation actuelle est susceptible de changer de manière significative à un moment donné, mais il est actuellement difficile de savoir quand et dans quelle direction", souligne la BCE, qui préfère garder toutes les options ouvertes. "L'attente d'informations supplémentaires continue d'avoir une importance élevée", précisent encore les gouverneurs.

Une économie sous tension, des signaux divergents

Car derrière les chiffres stables, les signaux d’alerte ne manquent pas. En France, la crise politique fragilise les perspectives. En Allemagne, la production industrielle s’effondre et les exportations vers les États-Unis reculent. En parallèle, les ménages continuent de thésauriser : l’épargne augmente, la consommation reste en berne, et la rentabilité des entreprises décline.

La BCE, consciente de ces tensions, semble vouloir éviter tout geste prématuré. Le maintien des taux actuels devient un filet de sécurité face à l’incertitude. Un choix de prudence… mais qui pourrait vite être remis en cause, selon l'évolution des prochains indicateurs.

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