En avril 2025, le Livret A a enregistré une décollecte nette de 200 millions d’euros, du jamais vu depuis 16 ans, selon la Caisse des Dépôts. Le produit d’épargne préféré des Français n’avait pas connu un tel revers depuis la libéralisation de sa distribution à toutes les banques en 2009.
Ce recul s'explique d’abord par une conjoncture défavorable : un taux d’intérêt revu à la baisse à 2,4 % depuis février, contre 3 % précédemment, et une concurrence féroce des autres placements, notamment l’assurance vie. Résultat : les épargnants ont davantage retiré qu’ils n’ont déposé, inversant une dynamique positive qui semblait pourtant bien installée.
Pourquoi le Livret A recule autant au printemps 2025 ?
La décollecte de 200 millions d’euros en avril fait écho à celle de 2015, où le Livret A avait fini le mois d’avril en territoire négatif, mais à un niveau bien inférieur : -100 millions d’euros. Le contexte est cette fois plus tendu, notamment à cause de la baisse du taux intervenue le 1er février, conséquence de l’inflation en décrue.
L’impact ne se limite pas au Livret A. Son proche cousin, le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire), a lui réussi à tirer son épingle du jeu avec une collecte nette de 310 millions d’euros. Une performance modeste, mais qui contraste avec l’hémorragie subie par le Livret A.
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En parallèle, l’assurance vie, avec des rendements plus attractifs et des versements records en mars, a sans doute capté une partie des fonds auparavant destinés aux livrets réglementés. En quatre mois seulement, la collecte cumulée du Livret A et du LDDS plafonne à 3,6 milliards d’euros, contre 11,3 milliards sur la même période en 2024.
Le LEP s’effondre aussi : -1,96 milliard d’euros en avril
Si la situation est préoccupante pour le Livret A, elle est catastrophique pour le LEP (Livret d’Épargne Populaire). Destiné aux ménages modestes, ce produit a subi une décollecte de 1,96 milliard d’euros en avril, son plus mauvais résultat depuis 2009. L’une des raisons ? Les clôtures annuelles de comptes par les banques pour les épargnants ne répondant plus aux conditions de ressources.
Mais cette explication ne suffit pas à justifier une telle chute. En comparaison, le mois d’avril 2024 n’avait vu qu’un retrait net de 270 millions d’euros sur le LEP. L’écart est vertigineux. L’encours total de ce livret s’établit désormais à 80,8 milliards d’euros.
Et pourtant, malgré cette dynamique négative sur la collecte, les encours totaux restent à des sommets historiques : 444 milliards d’euros pour le Livret A, 162,7 milliards pour le LDDS, soit 606,7 milliards d’euros au total. Autant dire que les Français continuent de garder une épargne de précaution, mais qu’ils deviennent plus sélectifs dans leur stratégie de placement.
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