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LVMH, poids lourd du CAC 40, vient de dévoiler un chiffre d’affaires en baisse de 3 % en organique au 1er trimestre 2025, soit 20,311 milliards d’euros. Un recul qui déçoit d’autant plus qu’il contraste avec les attentes optimistes des analystes, qui tablaient sur une légère hausse. Et si le groupe se dit « résistant », le coup de frein est bien réel, notamment dans ses segments phares.
Présentée en avance sur le calendrier prévu, cette publication marque aussi le coup d’envoi de la saison des résultats des grandes entreprises françaises. Mode, maroquinerie, vins, spiritueux… Aucun pilier du groupe n’a été totalement épargné. Et si LVMH maintient un discours rassurant, la réalité est plus complexe. De la Chine aux États-Unis, les signaux sont brouillés. Alors, faut-il s’inquiéter pour le luxe ?
Le coup est rude pour la division la plus lucrative du groupe. Mode et maroquinerie, qui représente près de la moitié des ventes et plus de 75 % du résultat d’exploitation, affiche une baisse de 5 % en données comparables. Malgré l’aura mondiale de Louis Vuitton ou Dior, la demande fléchit. Et ce, même aux États-Unis, où cette branche réalise habituellement ses plus belles performances.
Ce ralentissement n’est pas isolé. Les parfums et cosmétiques déclinent aussi, avec une baisse de 1 %. La division montres et joaillerie stagne, là où elle progressait encore de 3 % fin 2024. Quant à Sephora et la distribution sélective, le tableau est à peine plus brillant : -1 %, contre une prévision de +5 % selon les analystes.
Mais la plus forte chute revient aux vins et spiritueux, en retrait de 9 %. Champagne en perte de vitesse, cognac boudé en Chine comme aux États-Unis… LVMH n’a pas été épargné. "L’activité Champagne est en léger recul dans un contexte de normalisation continue de la demande", note le groupe, précisant que Moët & Chandon fait tout de même son retour sur les podiums de Formule 1.
Derrière les chiffres, c’est toute une industrie qui se tend. Les marchés américains, moteurs attendus de la reprise du luxe en 2025, n'ont pas répondu aux attentes. Le chiffre d’affaires de LVMH y recule de 3 %, alors qu’il progressait encore de 3 % au trimestre précédent. Et la Chine, autre marché clé, reste plombée par une conjoncture incertaine.
Les menaces de droits de douane n’arrangent rien. Une taxe de 20 % sur la mode et de 31 % sur les montres est toujours dans les tuyaux aux États-Unis, même si Donald Trump a récemment suspendu ces mesures pendant 90 jours. Le cabinet Bernstein n’y croit pas trop : il prévoit désormais une contraction de 2 % du marché mondial du luxe, contre une croissance de 5 % attendue il y a peu.
Le groupe se veut rassurant. "LVMH fait preuve d’une bonne résistance et poursuit sa forte dynamique d’innovation malgré un contexte géopolitique et économique perturbé", insiste-t-il dans son communiqué. Mais les signaux d’alerte se multiplient, entre la dévaluation du dollar, le risque de récession américaine et le crash boursier survenu peu avant la publication.
Si certains estiment que les géants du luxe savent mieux que d’autres s’adapter, notamment en ajustant rapidement leurs prix, la stratégie a ses limites. LVMH l’a déjà démontré par le passé. Mais une nouvelle crise mondiale du secteur mettrait tous les acteurs face à une équation inédite : préserver la désirabilité sans brader le prestige.
Le groupe mise sur l’innovation, les collabs exclusives, et une communication millimétrée pour maintenir son rang. Mais avec des consommateurs plus volatils, des marchés clés en repli, et une croissance trimestrielle désormais en territoire négatif, même les maisons les plus iconiques pourraient devoir revoir leur copie.
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