Michelin chute de 4 % en Bourse, les analystes redoutent une révision des objectifs 2025

(ABC Bourse) - Le titre Michelin décroche en Bourse après un point d'étape sur son activité au troisième trimestre. Si les analystes saluent certains signaux positifs, le doute s’installe sur la capacité du groupe à tenir ses objectifs annuels.

Le fabricant de pneumatiques chute de plus de 4 % en séance ce jeudi signant la plus forte baisse du CAC 40. En cause : une conférence téléphonique durant laquelle Michelin a partagé un état des lieux mitigé de son activité au troisième trimestre. À deux semaines de la publication officielle de son chiffre d'affaires, prévue le 22 octobre, le marché anticipe un recul de 5 % des volumes par rapport à l’an dernier.

Dans un contexte déjà tendu, où les grands constructeurs automobiles comme BMW ont multiplié les avertissements sur résultats, la prudence domine. Michelin reconnaît que l’amélioration par rapport au deuxième trimestre est plus faible que prévu. L’effet prix reste positif, mais s’atténue face à une concurrence accrue. À cela s’ajoute un effet de change défavorable estimé également à -5 % sur la période.

Des marchés hétérogènes et des analystes partagés sur les objectifs 2025

Pneus tourisme, poids lourds, engins agricoles, avions… La situation varie selon les gammes. Du côté des voitures particulières et deux-roues, la demande mondiale en première monte stagne ou recule. La Chine ralentit à cause d’une hausse des prix, tandis que l’Amérique du Nord montre des signes de reprise. En Europe, le marché reste orienté à la baisse.

Côté poids lourds, la première monte est mal orientée à l’échelle mondiale, avec une demande très faible en Amérique du Nord. Le segment du remplacement résiste mieux grâce à l’importation de pneus asiatiques, même si les stocks augmentent. Quant aux pneus spéciaux, les marchés agricoles et de construction restent déprimés, à l’inverse de l’aéronautique et du secteur minier, mieux orientés.

Ces signaux contrastés alimentent les doutes des analystes. Jefferies et Oddo BHF évoquent une possible révision des objectifs 2025, même si les deux banques maintiennent des recommandations positives. Le potentiel de hausse à moyen terme reste intact pour certains, mais le court terme s’annonce plus incertain.

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