Une étude du cabinet Roland Berger révèle que l’intelligence artificielle pourrait bouleverser durablement 36 % des postes dans la fonction publique. Certains métiers sont déjà ciblés pour une automatisation totale.
Ils sont enseignants, agents administratifs, secrétaires ou encore inspecteurs des douanes. Pour beaucoup d’entre eux, l’IA n’est plus une perspective lointaine. Selon une étude du cabinet Roland Berger publiée le 19 septembre, plus d’un tiers des emplois publics à travers le monde pourraient être profondément transformés par l’intelligence artificielle dans les années à venir.
L’analyse repose sur 450 métiers du secteur public étudiés à partir de la classification du Bureau international du travail (BIT). En tout, cela représente 351 millions d’emplois à l’échelle mondiale. Le résultat est sans appel : 36 % des postes, soit environ 125 millions d’équivalents temps plein (ETP), sont "exposés à des changements importants", selon les auteurs.
Des métiers déjà ciblés pour une automatisation totale
Parmi les évolutions identifiées, deux grandes catégories ressortent. D’un côté, 22 % des postes pourraient être "augmentés" : cela signifie que l’intelligence artificielle viendrait en soutien des agents, en prenant en charge des tâches répétitives ou périphériques. Cette transformation touche des métiers tels que les secrétaires juridiques, les douaniers, les enseignants ou encore les agents des impôts.
Dans le secteur de la santé aussi, l’IA générative pourrait améliorer les traitements personnalisés et l’efficacité des procédures administratives. Loin d’une disparition des emplois, il s’agit ici d’un appui technologique, voire d’un levier de performance.
Mais l’étude va plus loin. Environ 7,5 % des postes dans la fonction publique seraient, eux, susceptibles d’être entièrement automatisés. En ligne de mire : les assistants administratifs, les téléconseillers dans les centres d’appels ou encore les secrétaires de direction. Ces métiers, jugés comme peu complexes dans leurs tâches, "semblent plus facilement répliquées par l'IA".
Une transition coûteuse, mais inévitable
Le rapport précise que ces bouleversements ne seront ni immédiats, ni gratuits. Comme le souligne Alain Chagnaud, auteur de l’étude, "Nous commençons à avoir des perspectives sur ces sujets", mais "le déploiement de l'IA prendra du temps et de l'argent".
Face à ces mutations à venir, la question de la reconversion professionnelle devient centrale. Pour le consultant, "les pouvoirs publics doivent travailler sur les conversions professionnelles vers d'autres activités". L’un des leviers évoqués consiste à repositionner les agents sur des missions à forte valeur humaine, là où l’IA ne peut pas rivaliser.
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