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Privacy, tracking, données : Didomi rachetée par le fonds américain Marlin Equity Partners


Actualité publiée le 22/04/25 08:29

Jawad, Romain et Raphaël, cofondateurs de Didomi

Alors que la French Tech marque le pas en matière de sorties, une opération attire tous les regards : Didomi, l’une des pépites françaises de la gestion du consentement, vient d’être rachetée par le fonds américain Marlin Equity Partners. Une transaction musclée de 72 millions d’euros, réalisée sous forme de LBO, qui bouleverse l’actionnariat : tous les investisseurs quittent la table, à l’exception de Breega et des fondateurs. En parallèle, la jeune pousse tricolore annonce l’acquisition d’Addingwell, une société lilloise spécialisée dans le server-side tagging, pour accélérer sur un enjeu central : le contrôle des données personnelles.

Avec cette double opération, Didomi change de dimension. Forte désormais de plus de 2.500 clients dans le monde, la scale-up veut faire plus qu’exister face aux géants du secteur comme OneTrust. Son objectif est clair : intégrer le Top 3 mondial des solutions de gestion de la privacy. Une ambition nourrie par la montée en puissance du RGPD et des législations similaires aux États-Unis, au Canada ou au Japon, mais aussi par la pression grandissante sur les entreprises pour démontrer leur conformité.

Pourquoi Didomi intéresse autant Marlin Equity Partners

Dans un contexte où les introductions en Bourse se font rares et où les rachats de start-up par de grands groupes se raréfient, les fonds de private equity prennent le relais. Ce que Marlin Equity Partners a vu chez Didomi, c’est une entreprise rentable, ou presque, avec un positionnement unique sur un marché mondial en pleine effervescence.

Depuis son tour de table de 40 millions de dollars en 2021, Didomi a évolué : ses solutions ne s’adressent plus seulement aux médias, mais aussi aux banques, opérateurs télécoms, sites e-commerce, et exclusivement à de grands comptes, délaissant volontairement le segment mid-market et ses solutions low cost. « On s’est écarté du mid market et ses solutions quasi gratuites », confirme Romain Gauthier, PDG de Didomi.

L’entrée de Marlin Equity s’accompagne d’un chèque de 72 millions d’euros. Une partie est dédiée à l’acquisition d’Addingwell, valorisée 22,8 millions d’euros pour un ARR de 3,9 millions en 2024. Un joli coup pour une entreprise autofinancée, rentable, et âgée de seulement trois ans. « C’est une pépite cachée », glisse Gauthier.

Ce que le rachat d’Addingwell change pour Didomi et ses clients

Avec Addingwell, Didomi ajoute une brique technologique clé : le server-side tagging. Derrière ce terme se cache un enjeu brûlant dans le monde de la data : reprendre le contrôle sur la manière dont les données sont collectées, transférées et exploitées. Contrairement au client-side tagging, où les balises sont exécutées dans le navigateur de l’utilisateur, le server-side tagging recentre les opérations sur un serveur détenu par l’entreprise elle-même. Résultat : un meilleur contrôle, une sécurité renforcée, et surtout une collecte en first-party, bien plus respectueuse de la vie privée.

« Nous pensons que cet outil, combiné à nos solutions de privacy, peut aider nos clients à être plus performants et à mieux respecter la vie privée de leurs utilisateurs », affirme Gauthier. Ce virage s’inscrit dans une tendance globale : l'effondrement progressif des cookies tiers pousse les entreprises à repenser entièrement leur stratégie de data collection. Didomi, qui traite déjà 2 % du trafic web mondial, veut ainsi proposer une solution globale de consentement et de privacy intégrée.

Parmi ses 2.500 clients, on trouve déjà des poids lourds comme Orange, Decathlon, Rakuten, TF1 ou ING. La moitié d’entre eux sont situés à l’international, principalement en Europe et en Amérique du Nord.

Une ambition mondiale face à OneTrust et TrustArc

Face aux mastodontes américains comme OneTrust, valorisée 4,5 milliards de dollars avec 500 millions de revenus annuels, Didomi ne joue pas dans la même cour… pour l’instant. Mais avec l’adossement à Marlin Equity et ses précédents investissements dans Lengow, Ibanfirst ou Tennaxia, la start-up française voit loin.

Le groupe ne s’interdit rien pour grandir : ni les acquisitions de concurrents, ni l’extension à de nouvelles zones géographiques, ni l’intégration de briques technologiques complémentaires. Objectif annoncé par Marlin : atteindre les 100 millions de revenus d’ici 3 à 4 ans. 

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