(CercleFinance.com) - Dans une interview accordée au Figaro, le PDG de Renault, Carlos Ghosn, est notamment revenu sur les négociations qui se poursuivent entre l'Etat français et Nissan en vue du conseil d'administration de Renault, prévu le 11 décembre prochain. Les tensions semblent confirmer leur apaisement, et un accord paraît probable. Bref, “l'Alliance Renault-Nissan” ne semble plus menacée.

En substance, indique le patron de Renault, les tractations avancent : l'Etat et Nissan, à couteaux tirés depuis que le le premier est monté de 15% à près de 20% du capital de Renault, devraient parvenir à un accord avant la réunion de l'instance dirigeante de Renault.

Schématiquement, Renault détient 43,4% des actions Nissan et exerce les droits de vote correspondants. Or Nissan, lui, détient bien en retour 15% du capital de Renault, mais ces titres sont privés de droits de vote.

Ce qui n'est pas le cas des actions Renault de l'Etat. Or en montant de 15% à 19,7% du capital, l'Etat joue sur la loi Florange qui permet de doubler les voix accordées aux titres détenus depuis plus de deux ans. Bref, l'Etat pourrait se retrouver avec près de 30% des droits de vote de Renault l'année prochaine, quand Nissan n'aurait toujours pas voix au chapitre. Ce qui a agacé les Japonais. Rappelons que si Renault capitalise en Bourse quelque 27 milliards d'euros, Nissan en vaut plus de 43.

Finalement, un accord entre les deux protagonistes serait en bonne voie : l'Etat s'engagerait notamment à limiter son influence sur dossiers stratégiques. A suivre.

Carlos Ghosn est aussi revenu sur le tableau macro-économique du marché automobile. Le patron de Renault s'attend à un redémarrage du Brésil et de la Russie d'ici deux ou trois ans. “Il estime que pour le groupe dans son ensemble, 2016 sera une meilleure année que 2015 et 2017 une meilleure année que 2016”, résument enfin les analystes d'Aurel BGC.



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