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Rouvrir l'Amérique: un débat enflammé, de la rue aux réseaux sociaux


Actualité publiée le 24/05/20 09:58

Une manifestation pour la réouverture économique le 30 avril 2020 à Lansing (Michigan) (AFP/Archives/JEFF KOWALSKY)

Quand l'Illinois a ordonné la fermeture des commerces non essentiels pour freiner l'avancée du nouveau coronavirus, Josh Ellis a estimé que cela menaçait sa liberté et les Etats-Unis, alors il a appelé à manifester contre le confinement.

"C'est devenu tout de suite viral", explique-t-il à l'AFP, et ce succès l'a poussé à créer début avril une page Facebook, Révolution Américaine 2.0, pour coordonner l'organisation de manifestations.

La page a été fermée pour violation du règlement du réseau social, mais son organisation a grandi et rassemble opposants au confinement, milices locales et militants religieux.

"Facebook est utile, mais ce n'est pas notre seul outil", dit Josh Ellis, 40 ans, qui gère aussi des comptes Twitter et Telegram, et un site internet.

Il a aussi pris en charge le site internet My Militia (Ma Milice), qui se décrit comme un "réseau de patriotes américains". C'est "comme une recherche Google des milices locales" qui viennent grossir les rangs des manifestants, dit-il.

La contestation et les manifestations se sont multipliées du Michigan au Texas, de la Californie au Massachusetts.

Et la pression semble avoir payé: les 50 Etats ont rouvert une partie de leurs activités économiques, même si des restrictions sont toujours en place.

Mais pour Josh Ellis, c'est encore insuffisant. Il veut une réouverture totale "immédiatement" pour reprendre son activité de rénovation d'intérieur et de petits travaux.

La mise en sommeil de l'économie a fait beaucoup de mal, souligne-t-il. Le restaurant de son beau-père "a pratiquement mis la clé sous la porte", et un autre proche, dentiste, a fermé son cabinet.


Des manifestants armés à Lansing (Michigan) le 1er mai 2020 (AFP/Archives/JEFF KOWALSKY)

Pour lui, les restrictions sont des "violations extrêmes de la Constitution" et les gouverneurs les ayant décrétées ont commis une "trahison".

Les groupes comme ceux de Josh Ellis essaiment depuis deux mois sur les réseaux sociaux, un casse-tête démocratique pour les plateformes.

"Les événements allant à l'encontre des consignes gouvernementales sur la distanciation physique ne sont pas autorisés sur Facebook", a indiqué à l'AFP un porte-parole. Twitter supprime les contenus "nuisibles" ou les messages contraires aux recommandations des autorités sanitaires.

- "Lorgnette partisane" -


Des manifestants contre le confinement le 1er mai 2020 à Chicago (Illinois) (AFP/Archives/KAMIL KRZACZYNSKI)

Cory Hedgepeth, fondateur du groupe Facebook Rouvrir l'Amérique qui compte plus de 30.000 membres, a choisi une approche totalement différente de celle de Josh Ellis.

"Nous voulons donner aux gens, libéraux et conservateurs, qui souffrent de la perte d'un emploi ou de revenus, un endroit pour s'exprimer", dit cet habitant de Pennsylvanie qui travaille dans le marketing numérique.

"Nous sommes une plateforme où les gens échangent des idées et des concepts", assure-t-il, soulignant qu'il n'organise pas de manifestation. "Mais nous soutenons ceux qui protestent en toute sécurité et avec de bonnes intentions".

Cory Hedgepeth s'inquiète toutefois de la position dominante de Facebook, qui est "troublante". Le réseau social devrait "nous aider à faire prendre conscience des difficultés des travailleurs américains", dit-il.

Les divisions sur une réouverture de l'économie alors que la pandémie n'est pas encore maîtrisée restent fortes aux Etats-Unis, jusqu'au sein du gouvernement.

Le président Donald Trump fait pression pour une relance économique, appelant des gouverneurs démocrates à "libérer" leur Etat, au mépris des avertissements de ses conseillers scientifiques.

L'expert en chef du gouvernement américain sur la pandémie, Anthony Fauci, a mis en garde contre l'apparition de nouveaux foyers de contagion incontrôlables et d'une "deuxième vague" de contamination si le déconfinement était précipité.

Pour le politologue Darrell West, la contestation émane "d'un groupe assez réduit de gens mécontents de perdre leurs libertés individuelles", dit-il à l'AFP.


Des manifestants appellent à "Libérer" le Michigan le 1er mai 2020 à Lansing (AFP/Archives/JEFF KOWALSKY)

"Ils voient le Covid-19 à travers leur lorgnette partisane" et "puisque M. Trump s'en prend aux experts, ils ont du mal à faire confiance aux scientifiques".

Mais pour Josh Ellis, dire qu'une réouverture prématurée pourrait entraîner des morts inutiles revient à dire que "les Américains sont idiots et incapables" de s'occuper de leur santé.

"Notre société doit s'adapter à de nouvelles conditions et le confinement a en réalité retardé cela de plusieurs mois", explique-t-il.

Il organise d’ailleurs lundi de nouvelles manifestations.

© 2020 AFP

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1 commentaire sur cet article. Participez à la discussion.

j.tavern
24/05/20 11:12


Coronavirus 2ème vague (montée exponentielle des décès covid sur 3 à 4 semaines puis longue décroissance) la condition nécessaire mais pas suffisante serait à nouveau de rassemblements sur un ou plusieurs jours de dizaines de personnes non contaminées de 65+ et/ou fragiles ou cibles potentielles probabilité supérieure disons à plus de 80% d’avoir un décès si capture du coronavirus.

Conclusion. Sur un plan modèle statistique l’évolution de l’épidémie est parfaitement contrôlable sans besoin de confinements généralisés pour tous considérés sans discernement comme malades ce qui est absurde en médecine (quatorzaines individuelles et/ou gestes barrière oui = le bon sens médical qui manque à des pseudos scientifiques bidons ou sidérés voire manipulés).

Maintenant reste pour certains pays les catastrophes amplifiées covid-19, y compris en Europe du Sud la ZES, qui sont principalement dues à des carences indignes dans des hôpitaux publics délabrés en nombres lits de réa, personnels manquants, insuffisance de matériels et des salaires de misère suite à certaines politiques imbéciles d’austérité dramatiques, hélas.

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