Sodexo ralentit au S1 2025, bénéfice en recul et ambitions revues à la baisse

Actualité publiée le 04/04/25 09:33

Avec 12,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires au compteur, Sodexo continue de progresser... mais à un rythme plus lent que prévu. En cause, une activité Education qui marque le pas aux États-Unis, des retards dans certains contrats Santé, et un effet de base défavorable après une année 2024 dopée par les événements sportifs mondiaux. Résultat : le groupe table désormais sur une croissance annuelle comprise entre +3 % et +4 %, en décalage par rapport à ses ambitions initiales situées entre +5,5 % et +6,5 %.

Des résultats impactés par une base de comparaison exceptionnelle

Difficile de lutter contre un passé flatteur. Le résultat net du semestre atteint 434 millions d’euros, en baisse de 12,5 % par rapport à l’an dernier, principalement en raison d’une plus-value exceptionnelle enregistrée sur la cession de l’activité d’Aide à domicile en 2024. De leur côté, les autres produits et charges opérationnels pèsent pour -71 millions d’euros, notamment à cause de charges de restructuration.

Le résultat opérationnel recule à 580 millions d’euros, contre 642 millions l’année précédente. La marge d’exploitation s'établit à 5,2 %, en légère hausse de 10 points de base. Côté fiscalité, le groupe subit un taux d’imposition plus élevé, à 19,5 %, après la clôture d’un contrôle fiscal en France. Un autre facteur vient noircir le tableau : des liquidités en retrait à -234 millions d’euros, contre -102 millions au S1 2024, grevées par un paiement exceptionnel d’impôt.

Enfin, l’endettement net grimpe à 3,4 milliards d’euros, contre 2,6 milliards fin 2024, reflet d’une saisonnalité accentuée dans les flux de trésorerie.

Une dynamique commerciale qui résiste malgré tout

Tout n’est pas à jeter. Le développement commercial net progresse de 1,2 % sur douze mois glissants. Le groupe affiche un taux de fidélisation des clients de 93,9 % et un développement de 7,3 %, dans la fourchette de ses prévisions. En parallèle, 1 milliard d’euros de nouveaux contrats ont été signés, notamment grâce à la vente de services additionnels sur sites existants.

Mais ces bons résultats commerciaux ne suffisent pas à dissiper les doutes sur le reste de l’année. Sophie Bellon, Présidente et Directrice Générale, l’admet sans détour : « Certaines de nos hypothèses initiales ne se sont pas matérialisées au rythme attendu. [...] Nous renforçons notre plan d’action. » Le groupe entend désormais concentrer ses efforts sur l’exécution opérationnelle et la prédictibilité des résultats, tout en poursuivant la transformation engagée ces dernières années.

Les nouvelles prévisions financières pour l’exercice 2025

Le 20 mars, Sodexo avait déjà sonné l’alarme. Dans un communiqué, le groupe abaissait ses ambitions : une croissance interne du chiffre d'affaires ramenée à 3-4 %, et une hausse de marge plus modeste, entre +10 et +20 points de base, contre +30 à +40 précédemment. L’effet de base, lié à la Coupe du monde de rugby, aux Jeux olympiques et à l’année bissextile, n’y est pas pour rien. Mais c’est surtout la faible croissance des volumes en Éducation en Amérique du Nord qui plombe les projections.

À cela s’ajoutent des retards dans les ouvertures de contrats en Santé et une performance commerciale plus modérée. Le second semestre s’annonce donc comme une course d’obstacles, où Sodexo devra prouver que sa stratégie peut encore porter ses fruits, malgré un contexte moins favorable.

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