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Tourisme: dans la vallée du Mont-Blanc, Megève sourit, Chamonix s'inquiète


Actualité publiée le 30/08/20 13:43

Des touristes devant la Mer de glace, le 16 mai 2020 à Chamonix, en Haute-Savoie (AFP/Archives/PHILIPPE DESMAZES)

Elles partagent un même prestige, sont situées dans la même vallée du Mont-Blanc, mais Megève et Chamonix-Mont-Blanc ont vécu une saison touristique contrastée sur fonds de crise liée au Covid-19.

Dans la coquette Megève, les vacances arrivent à leur terme, les volets de nombreuses résidences secondaires sont clos, certains élèves ont même repris le chemin de l'école dans le cadre des rentrées anticipées propres à la montagne.

Mais les animations estivales se poursuivent jusqu'à mi-septembre, toujours en présence de touristes français (75%), mais aussi étrangers (25%).

Au début de la crise sanitaire, l'office de tourisme megévan met au placard son programme estival, mobilise tous les acteurs et se lance dans une nouvelle offre vaste, variée, et adaptée au contexte sanitaire.

Suivent des propositions d'animations par tous les acteurs locaux: yoga, philosophie, cuisine, aquabike, création de parfum, contes, défilés de mode, concerts, randonnées, visites du patrimoine, pique-nique...

L'espace et les atouts de Megève sont exploités, petits et grands sont choyés. Et de nombreuses activités gratuites: "c'est la première année qu'il y en a autant", confirme à l'AFP Marie Bauduin, de l'Union des commerçants.

Un travail "collectif", salue Hélène Madec, directrice de l'office de tourisme. Et un leitmotiv: "diversifier".

Varier les thématiques, viser des touristes différents (à la journée, à la semaine... et de nationalités diverses), pour "ne pas mettre ses œufs dans le même panier", détaille-t-elle.


Une rue de Megève en juillet 2009, en Haute-Savoie (AFP/Archives/JEAN-PIERRE CLATOT)

Sans pour autant oublier l'identité de cette station familiale: il s'agissait de "mettre en avant tout ce que l'on est et tout ce que l'on a", rappelle Isabelle Vigliengo, des Glaçons de Megève, les fameux galets de praliné enrobés d’une couche de meringue emblématiques de la station.

Et la stratégie a payé. En juillet, +22% de fréquentation par rapport à 2019 selon l'office de tourisme, et +5% en août. Un nombre de séjours de 21 nuits et plus multiplié par trois: après les inquiétudes du début, les professionnels megévans ont le sourire, et voient arriver l'automne avec une relative confiance.

"On n'a pas arrêté" confient plusieurs restaurateurs. Loueurs de vélos et autres professionnels du sport ont fait le plein (+20% de chiffre d'affaires au Bureau des guides, selon ses chiffres).

Seules les boutiques de luxe semblent avoir un peu marqué le pas.

"On a eu un peu plus de clientèle avec un plus faible pouvoir d'achat, et moins de clientèle aisée", reconnaît Hélène Madec, qui revendique une offre allant de l'entrée de gamme au luxe, loin de l'image de station huppée que beaucoup veulent lui accoler.

Les résidents secondaires (81,9% en 2017 selon l'Insee), habituellement moins présents l'été, ont permis eux aussi ce succès, profitant davantage de leur maison familiale. En plus, ils reviendront d'ici la fin de l'année, plusieurs l'ont promis.

- Faire sans les Anglais et Asiatiques -

Dans la sportive Chamonix-Mont-Blanc, à une trentaine de kilomètres seulement, les résidents secondaires sont également nombreux (69,5% en 2017 selon l'Insee), mais les mois passés furent plus mitigés.


Le train de la Mer de glace, en juillet 2019, à Chamonix, en Haute-Savoie (AFP/Archives/PHILIPPE DESMAZES)

C'est "un peu moins négatif que ce que nous redoutions au début de l'été", assure à l'AFP le maire Éric Fournier, notant trois semaines "très correctes" entre fin juillet et mi-août.

Mais le plus difficile a été pour mai et juin, et sera, selon les prévisions, à partir de septembre. "Dans ces périodes, beaucoup de groupes viennent" et les tours-opérateurs permettent habituellement de faire le plein.

En cette année particulière, la fidèle clientèle étrangère (anglaise, asiatique...) a déserté la station, notamment faute de vols long-courriers.

Résultat, les nuitées ont chuté de plus de 36% en juin et de 16,5% en juillet, avant de stagner en août. De plus l'Ultra-trail du Mont-Blanc, qui vaut habituellement à la station la meilleure semaine de l'année fin août a dû être annulé.

A la Compagnie des guides de Chamonix, Didier Chenevoy, co-directeur, confirme un démarrage plus lent qu'à l'accoutumée.

Toutefois il admet une "très grosse inconnue sur l'hiver" et, alors que l'automne est la saison des séminaires d'entreprises, cette année, "nous sommes proches de zéro", confie-t-il.

Pour Éric Fournier, il existe surtout "une inquiétude pour la clientèle anglaise, qui reste la première clientèle hivernale pour beaucoup de stations alpines".

Selon lui, "il va falloir faire sans" cette année, et poursuivre le travail de "fidélisation d'une clientèle de proximité".

© 2020 AFP

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