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Voici, Capital, Femme Actuelle: Vivendi veut s'offrir Prisma Media et ses magazines phares


Actualité publiée le 14/12/20 11:54

Vivendi a également acquis récemment une participation au sein de Lagardère, au cœur d'une bataille entre actionnaires et son dirigeant Arnaud Lagardère (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Vincent Bolloré a encore de l'appétit pour les médias: le géant français Vivendi contrôlé par le milliardaire breton est entré lundi en négociations exclusives avec l'éditeur Gruner + Jahr afin d'acquérir la totalité du groupe de presse Prisma Media et ses grands titres comme Voici, Capital ou Femme Actuelle.

Prisma revendique la place de leader de la presse magazine en France, avec une vingtaine de publications dont Géo, Télé-Loisirs et Gala. Il est aussi le dernier des principaux groupes historiques sur ce secteur depuis le démantèlement des titres de Lagardère et de Mondadori France.

Aucun montant n'a été communiqué pour cette opération, encore soumise à des autorisations réglementaires.

"Il y avait des rumeurs de vente de Prisma mais Bolloré, on ne l'avait pas vu venir, c'est le choc", a réagi auprès de l'AFP une journaliste du groupe Prisma, qui a souhaité conserver son anonymat.

Lors d'une visioconférence organisée lundi matin avec l'ensemble des salariés, "notre PDG (Rolf Heinz) s'est mis à pleurer, il était très ému, il nous a dit qu'il l'avait appris hier. (...) On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés, c'est encore en négociations", a-t-elle ajouté.


Le PDG de Prisma Rolf Heinz, au siège parisien du groupe, le 2 décembre 2009 (AFP/Archives/FRED DUFOUR)

"Le dossier est déjà très avancé" et la vente pourrait être finalisée dès la fin du premier trimestre, a précisé de son côté Emmanuel Vire, délégué syndical SNJ-CGT.

Prisma Media a été bousculé cette année, comme de nombreux journaux, par la débâcle du distributeur de presse Presstalis, placé mi-mai en redressement judiciaire et dont les filiales en région ont été liquidées.

Malgré cela et la crise sanitaire, les résultats pour 2020 "ne devraient pas être mauvais", a déclaré Emmanuel Vire, avec "un résultat d'exploitation de 30 millions d'euros".

Pourtant, pour le représentant syndical, le désengagement du géant allemand Bertelsmann, actionnaire de Gruner + Jahr et qui vient d'annoncer le rachat de la maison d'édition américain Simon & Schuster pour 2,18 milliards de dollars, était prévisible.

"Bertelsmann a vendu ses filiales de magazines en Espagne, aux Pays-Bas, en Autriche, en Pologne", pour ne garder que des activités presse en Allemagne et en France. Et les tentatives de l'actionnaire pour inciter Prisma et le groupe de télévision M6, une autre de ses filiales, à créer des synergies n'ont conduit qu'à l'annonce d'un partenariat sur les contenus audio.

"Aucun projet capitalistique" n'est envisagé par le groupe de télévision concernant Prisma, avait démenti il y a quelques mois le dirigeant de M6 Nicolas de Tavernost.

Les intentions de Vivendi restent en revanche "la grande interrogation" et une source d'inquiétudes, selon Emmanuel Vire. "Est-ce que Capital qui a toujours réussi à rester indépendant va pouvoir continuer à écrire sur Bolloré ?", interroge-t-il.

Et quelles seront les garanties pour les salariés, dont 500 cartes de presse, dans un secteur où les clauses de cession se sont multipliées ces derniers temps ? Un CSE extraordinaire est prévu début janvier.

- Montée chez Lagardère -

Selon un communiqué de Vivendi, une telle acquisition "offrirait (...) d'intéressantes opportunités de collaboration au sein du groupe et de développement" pour les titres de Prisma.

Présent dans la musique (Universal), la télévision (Canal+), la communication (Havas), les jeux (Gameloft) et les livres (Editis, qui détient notamment des maisons comme Nathan, Robert Laffont ou Plon), le groupe diversifié Vivendi n'était pas encore présent dans l'édition de magazines.


Vincent Bolloré lors d'une assemblée générale de Vivendi, le 19 avril 2018 à Paris (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Mais signe d'un intérêt constant pour se tailler une place dans les médias, le groupe contrôlé par le milliardaire Vincent Bolloré a acquis récemment une participation au sein de Lagardère (Europe 1, Paris Match, le JDD), et se trouve désormais au cœur d'une bataille entre actionnaires et son dirigeant Arnaud Lagardère.

Une décision de la cour d'appel de Paris est attendue le 17 décembre dans ce dossier.

Début novembre, des salariés des différentes branches de Lagardère avaient manifesté leur inquiétude face au risque de démantèlement de leur groupe entre ses actionnaires.


Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, lors d'une assemblée générale du groupe, le 19 avril 2018 à Paris (AFP/Archives/ERIC PIERMONT)

Dans une autre affaire, cette fois en Italie, Vincent Bolloré et le président du directoire de Vivendi Arnaud de Puyfontaine sont passibles de poursuites pour "manipulation de marché" et "obstruction à l'exercice de fonctions de contrôle" dans le cadre d'une montée au capital dans le groupe de télévision italien Mediaset, selon une enquête de la brigade financière italienne bouclée samedi.

Vivendi a dénoncé des "allégations" et a rappelé "avoir acquis sa participation dans Mediaset de manière légale", dans l'objectif initial de créer un champion européen de la télévision.

© 2020 AFP

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