Le rebond du chat mort
Par Charles Dereeper
Il ne manque pas grand-chose pour que les chiffres de l’emploi US atteigne un record historique et viennent confirmer que la crise des années 30 est battue.
En France, quelque chose m’étonne au plus haut point. Je connais des dizaines
de chefs d’entreprise autour de moi. Seul un affiche une activité en croissance
: il est spécialisé dans la fourniture d’ingénieurs dans un secteur sur lequel
tous les grands groupes concernés misent en ce moment : la télévision numérique
et internet. Tous les autres enregistrent entre -10 et -50%.
On sait par ailleurs que les ventes de bateaux de plaisance se sont écroulées de
50%.
Il y a 40% de transactions immobilières en moins.
Les ventes de voitures ne sont guère plus jolies.
Je ne sais pas bien où l’Insee en France parvient à trouver une chute totale du
PIB de 1 ou 2% par trimestre et une hausse de la consommation en mars 2009... Je
maintiens qu’il doit exister des entreprises fantômes en France qui connaissent
une grosse croissance à trois chiffres pour compenser le reste...
La question est sur toutes les lèvres en ce moment : est ce fini ?
J’ai l’extrême chance d’avoir une bonne dizaine de traders pros autour de moi,
le genre de gars qui font partie du top 1% des traders gagnants.
J’ai fait un sondage : 100% attendent un retour sur les plus bas à horizon 12
mois.
Ils auront peut être tort, mais dans le fond, pour l’instant, aucun de ces
esprits brillants n’achètent l’idée du rebond définitif.
Imaginons qu’ils aient raison.
On passe l’été et on enregistre deux trimestres supplémentaires de baisse
d’activité mondiale. Tous les critères du stress test des banques US seront
enfoncés.
Les pertes bancaires et celles des assureurs se poursuivent.
Il faut recapitaliser à la fois par les marchés financiers et les Etats.
Et après ? La montage de dettes n’a presque toujours pas diminué, un peu en
Europe et pas du tout aux USA. Le problème reste donc entier. Qu’en fait on ?
Le seul avenir possible semble être de tester la capacité de nationalisation du
système financier mondial, sa concentration et la capacité de refinancement des
Etats.
Ne faut il pas attendre en 2009 une certaine inertie et anticiper la grosse
tempête pour 2010 ? Ne serions nous pas en situation de rebond du chat mort qui
vient de tomber d’un immeuble, qui a touché le sol et a quitté le monde tandis
que son corps rebondit sous l’effet de l’impact ?