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À la recherche des 'authentiques' valeurs de rendement

Par Diamant Bleu

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Les récents propos des gouverneurs des banques centrales laissent augurer de belles perspectives pour les marchés actions. Bien qu’encore très distinctes, les politiques de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale Européenne affichent délibérément un but commun : celui d’une « reflation » des actifs.

C’est en ce sens que la BCE n’hésite plus à élargir ses prérogatives pour assurer la stabilité des prix face au risque inflationniste et déflationniste. De son côté, la Fed pilote désormais sa politique monétariste selon des objectifs macroéconomiques précisément définis, ces fameuses « foward guidance » adossées à l’évolution de l’emploi et de la reprise de l’activité.

Même si les indicateurs économiques sont en voie d’amélioration, il ne fait aucun doute que l’environnement monétaire demeurera durablement accommodant, ne serait-ce que par le maintien de taux directeurs très bas pour une longue période encore. Ni la BCE, ni la FED n’ont l’intention de mettre en œuvre un resserrement monétaire trop rapide ou trop brutal, au risque de voir se répéter le scénario de 1994, celui du krach obligataire aux États-Unis.

Pour continuer à bénéficier de ces conditions généreuses sur les marchés, tout en immunisant leur portefeuille contre d’éventuels regains de volatilité (à l’instar des turbulences du printemps dernier, causées par l’insolvabilité chypriote et les incertitudes politiques en Italie), les investisseurs peuvent se tourner tout particulièrement vers les valeurs de rendement, dont les intervenants de marché louent traditionnellement le caractère défensif.

Mais attention, comme très souvent en bourse, il est nécessaire de séparer le bon grain de l’ivraie. Le concept même de rendement ne peut plus être appréhendé selon le seul critère du versement des dividendes. Combien de groupes, issus par exemple des secteurs des télécoms ou des utilities, proposent une politique actionnariale généreuse, sans pour autant pouvoir garantir la pérennité des dividendes versés, ni même une quelconque visibilité sur la performance boursière du titre ?

Plus justement, une valeur dite de rendement recèle structurellement deux attributs. Premièrement, la capacité de la société à afficher des perspectives de croissance durable pour son activité, ensuite sa capacité à faire preuve de constance dans la redistribution des dividendes. Le rendement d’un titre n’est robuste qu’à ces conditions. Et pour affiner l’identification de ces titres, une typologie binaire, établie à l’aide de critères simples a fait ses preuves.

Il s’agit de segmenter les valeurs boursières selon leur degré de sensibilité au marché, autrement dit leur « bêta », et le niveau de rendement qu’elles procurent ou vont très probablement procurer à l’avenir.

Ainsi, quatre profils de valeurs de rendement se distinguent : celles combinant dividendes défensifs (dividende durablement supérieur à 4%) et comportement défensif (bêta au marché faible, inférieur à 0,85), celles combinant dividendes défensifs et comportement dynamique (bêta au marché plus élevé, supérieur à 0,85), celles combinant dividendes dynamiques (dividende inférieur à 4%, mais avec des perspectives d’augmentation dans le futur) et comportement défensif (bêta au marché faible, inférieur à 0,85), enfin celles combinant dividendes dynamiques et comportement dynamique (bêta au marché plus élevé, supérieur à 0,85).

Cette méthodologie de sélection offre les avantages d’une allocation en actions équilibrée et diversifiée, avec une répartition judicieuse des risques. En accédant à toute la palette des valeurs de rendement, les investisseurs pourront privilégier celles dont le comportement est défensif en cœur de portefeuille : l’opérateur internet Freenet, Shell, Sanofi, L’Oréal ou Air liquide en sont quelques bons exemples.

Ils pourront également accéder aux titres un peu plus dynamiques, à investir en complément du cœur de portefeuille pour rechercher un surplus de performance. C’est le cas de certaines valeurs du secteur financier comme CNP, Banco Santander, Axa, mais aussi de Saint-Gobain, BMW, Vallourec ou Siemens, dont la sensibilité au marché est un peu plus élevée.

Hugues LE MAIRE, Directeur général de Diamant Bleu Gestion


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