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Il y a des chiffres qui tombent comme une bonne surprise. En ce premier trimestre 2025, Airbus a surpassé les anticipations des analystes avec des bénéfices solides, confirmant sa trajectoire ambitieuse pour l’année. Mais en coulisse, la mécanique est moins fluide, marquée par des tensions logistiques et des incertitudes commerciales.
Le groupe européen a annoncé ce mercredi un bénéfice net en hausse de 33 %, atteignant 793 millions d’euros, tandis que son bénéfice opérationnel ajusté (Ebit) grimpe à 624 millions d’euros, contre 602 millions prévus par le consensus. Son chiffre d’affaires global augmente de 6 %, pour s’établir à 13,5 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année.
Si les livraisons d’avions commerciaux sont légèrement en baisse (136 appareils livrés contre 142 à la même période en 2024), Airbus compense par une progression de 4 % de ses revenus dans cette branche, portée par un taux de change plus favorable. La division Helicopters enregistre une croissance de 10 %, à 1,6 milliard d’euros, tandis que la branche Defence and Space progresse de 11 %, pour atteindre 2,7 milliards d’euros.
Le PDG Guillaume Faury salue ces résultats, tout en restant prudent :
« Nous maintenons nos prévisions, en excluant les droits de douane, qui ajoutent de la complexité et restent incertains quant à leur mise en œuvre, leur portée et leur durée. »
Le groupe prévoit toujours de livrer 820 avions commerciaux d’ici la fin de l’année, et d’atteindre un Ebit ajusté de 7 milliards d’euros en 2025. Des objectifs inchangés malgré un contexte industriel tendu.
C’est là que le bât blesse. Airbus alerte sur les problèmes persistants avec son fournisseur Spirit AeroSystems, récemment intégré dans certaines de ses activités. Ce partenaire, crucial pour la fabrication des fuselages d’A350 et des ailes d’A220, est à l’origine de défis spécifiques affectant les cadences de production.
Le groupe l’explique sans détour dans son communiqué :
« Des défis spécifiques dans les chaînes d'approvisionnement, en particulier avec Spirit AeroSystems, mettent actuellement sous pression le développement de l'A350 et de l'A220. »
Un accord de reprise de plusieurs sites industriels de Spirit a été finalisé récemment, officialisant une opération annoncée dès juillet 2024, partagée avec Boeing, également client du fournisseur américain en difficulté financière.
Airbus conserve une avance solide sur son rival Boeing, qui a livré 130 avions au premier trimestre, contre 83 un an plus tôt, mais reste dans le rouge avec une perte nette de 123 millions de dollars, malgré un chiffre d’affaires de 19,5 milliards de dollars (+18 %).
Face à cette résurgence progressive de Boeing, le groupe européen mise sur un carnet de commandes record de 8 726 avions commerciaux, soit près de dix ans de production au rythme actuel. Une réserve stratégique, mais qui ne le met pas à l’abri d’un ralentissement logistique ou réglementaire.
« Nous soutenons la récente volonté de renforcer l’industrie européenne de défense et nous sommes prêts, avec notre large portefeuille de produits et de solutions, à répondre aux besoins de nos clients », conclut Guillaume Faury.
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