Ardian lève 20 milliards pour moderniser les infrastructures européennes

Dans un monde secoué par les crises politiques et les tensions géopolitiques, certains choisissent la prudence. Ardian, lui, choisit l’offensive. Le géant français de l’investissement privé vient d’annoncer la levée historique de 20 milliards de dollars pour financer des infrastructures essentielles en Europe, dans les secteurs de l’énergie, du transport et de la connectivité numérique.

Ce nouveau fonds, baptisé Ardian Infrastructure Fund VI, est le plus important jamais constitué par la société. Soutenu par 229 investisseurs, il dépasse de 90 % le montant du fonds précédent. Une réponse directe à un contexte international instable, où l’Europe cherche à se renforcer face aux repositionnements stratégiques impulsés notamment par les États-Unis de Donald Trump.

"Aujourd'hui, la volatilité est telle et les événements sont si surprenants et si violents que les investisseurs considèrent qu'ils ont finalement redécouvert les vertus de la diversification", a confié Mathias Burghardt, directeur général délégué et CEO d’Ardian France, lors d’une rencontre avec la presse.

Un fonds tourné vers la connectivité et l’avenir

Le fonds se concentrera sur les infrastructures physiques et numériques, visant à consolider les réseaux vitaux du continent. "Le fonds Ardian Infrastructure Fund VI visait la connectivité physique et virtuelle", a précisé Mathias Burghardt. Une orientation stratégique qui semble séduire bien au-delà des frontières européennes.

Fait notable : les investisseurs asiatiques représentent à eux seuls près d’un tiers des engagements dans le fonds. "Les investisseurs originaires de la région Asie-Pacifique ont contribué à 32% des apports dans ce fonds", a indiqué Ardian. Les capitaux américains sont également en nette augmentation, reflet d’un intérêt croissant pour la stabilité relative de l’Europe en matière d’infrastructure.

Un signal fort pour l’Europe et ses ambitions stratégiques

Avec ce fonds colossal, Ardian entend positionner l’Europe comme un terrain d’investissement stratégique, tout en répondant à une demande croissante en infrastructures résilientes. Un signal fort envoyé aux marchés, mais aussi aux décideurs politiques, alors que les questions de souveraineté énergétique, de transport décarboné et de transition numérique prennent une ampleur inédite.