Atos: l'action tombe à des niveaux jamais vu, véritable descente aux enfers

Après avoir enregistré une forte baisse de 14,92 % lors de la séance de vendredi 31 mai, le groupe de services informatiques connaît une nouvelle descente aux enfers en abandonnant plus de 14 % en début de matinée.

Atos inscrit ainsi un plus bas niveau absolu de valorisation temporaire à 1,366 euros. Après une ouverture en hausse après que le groupe a annoncé a reçu deux offres révisées pour une restructuration financière, il s'est brutalement orienté à la baisse dans des volumes étoffés puisqu'il y a déjà plus de 2 millions de titres ont été échangé en moins d'une heure sur le marché parisien. A ce stade le groupe est valorisé 165 millions d'euros et son action a reculé de 77% depuis le 1er janvier.

Les offres émanent sans surprise du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et l'autre d'un consortium mené par Onepoint, son principal actionnaire. Le groupe informatique français espère obtenir un soutien maximal pour l'une de ces propositions d'ici le 5 juin 2024, avec l'objectif de finaliser un accord de restructuration financière en juillet 2024.

Atos, crucial pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, a besoin de 1,1 milliard d'euros pour ses activités en 2024-2025 et souhaite réduire sa dette brute de 4,8 milliards d'euros à 1,6 milliard d'euros pour préserver son fonctionnement. La direction d'Atos négocie actuellement un financement supplémentaire de 350 millions d'euros dans le cadre de ces propositions financières.

Les deux offres révisées comprennent celle de Daniel Kretinsky, en partenariat avec le fonds Attestor, et celle de Onepoint, soutenue par l'investisseur Walter Butler, Econocom, et certains créanciers d'Atos. La proposition de Onepoint, menée par David Layani, envisage une restructuration de la dette à hauteur de 3,2 milliards d'euros et un apport de 1,8 milliard d'euros, incluant 350 millions d'euros de liquidités immédiates.

De son côté, Kretinsky et Attestor ont soumis une offre entièrement financée pour reprendre l'ensemble d'Atos, incluant l'annulation de 4 milliards d'euros de dette et un apport de 1,9 milliard d'euros, dont 600 millions d'euros en fonds propres et 1,3 milliard en financements opérationnels. La mise en œuvre de ces propositions entraînera une dilution massive des actionnaires actuels, selon Atos.