Atos revoit tout : objectif 10 milliards d'euros de CA, moins de personnel, plus aucun dividende avant 2028

Un plan à 10 milliards d’euros, un recentrage stratégique en profondeur, et une coupe franche dans les effectifs. Atos, en pleine zone de turbulences depuis plusieurs années, a présenté mercredi 14 mai son nouveau cap à l’horizon 2028. Le groupe français de services informatiques mise désormais sur une croissance jugée "rentable et durable", à travers un plan baptisé “Genesis”.

Dévoilé lors du "Capital Markets Day", ce plan prévoit un objectif de chiffre d’affaires compris entre 9 et 10 milliards d’euros d’ici 2028, assorti d’une marge opérationnelle autour de 10%. Pour y parvenir, Atos entend rationaliser sa structure, réduire drastiquement ses coûts et concentrer ses activités autour de deux pôles clairement identifiés : Atos et Eviden.

Un groupe recentré sur deux marques et un modèle plus allégé

La direction du groupe souhaite bâtir une organisation plus lisible et plus performante. Exit la complexité actuelle : les différentes activités seront regroupées autour de deux identités. Le cœur historique – les services numériques – continuera de porter le nom Atos, tandis que les activités liées au numérique avancé et à la cybersécurité seront rassemblées sous la bannière Eviden.

Ce recentrage structurel s’accompagne d’une volonté affichée de simplification. "Le portefeuille d’actifs sera transformé pour constituer un Groupe unifié", a indiqué la société dans son communiqué. Une façon d’affirmer un retour à la stabilité après plusieurs années marquées par des cessions, des résultats décevants et des turbulences en Bourse.

Moins de dépenses, moins de salariés, mais pas de dividendes

Au-delà de la stratégie industrielle, Atos veut agir rapidement sur sa structure de coûts. Le groupe prévoit de ramener ses frais généraux et administratifs à environ 5 % du chiffre d’affaires, soit une baisse de deux points par rapport à aujourd’hui.

Pour atteindre cet objectif, la direction assume un plan d’austérité : suppression de postes, réduction de 10 % des dépenses discrétionnaires, et gel total de la redistribution aux actionnaires. Aucun dividende ne sera versé, et aucun rachat d’action ne sera envisagé avant 2028.

• Objectif de chiffre d’affaires : entre 9 et 10 milliards d’euros d’ici 2028
• Marge opérationnelle visée : 10 %
• Dépenses administratives ramenées à 5 % du CA
• Réduction des effectifs en préparation
• Pas de dividende, ni de rachat d’actions avant 2028

Un pari risqué pour regagner la confiance des marchés

La présentation du plan Genesis intervient dans un contexte de défiance persistante des investisseurs. La valorisation boursière d’Atos a fondu ces dernières années, et les tentatives de cession de certaines activités ont peiné à convaincre.

En misant sur une croissance maîtrisée, une gouvernance simplifiée et une discipline financière stricte, le groupe espère tourner la page d’un cycle difficile. Reste à savoir si la cure d’austérité annoncée suffira à redonner de l’élan à un acteur historique de l’IT européen, dont les prochaines années seront scrutées de près par les marchés… et ses salariés.