"Aucune entreprise ne serait épargnée", l'alerte du patron de Google sur l'éclatement de la bulle lA

Sundar Pichai, PDG de Google, s’inquiète de la flambée irrationnelle des investissements dans l’intelligence artificielle. Il alerte sur les risques d’une bulle spéculative aux répercussions énergétiques, économiques et sociales majeures.

Alors que l’euphorie autour de l’intelligence artificielle semble irrésistible, Sundar Pichai appelle à la prudence. Depuis les bureaux californiens de Google, le patron d’Alphabet a confié à la BBC que, malgré un contexte porteur, la dynamique actuelle pourrait être dangereuse. Selon lui, les investissements dans l’IA ont connu "un moment extraordinaire", mais sont désormais teintés d’"irrationalité".

En ligne de mire : l’explosion de la valeur des entreprises technologiques du secteur. Face à la peur de manquer le train en marche, les investisseurs injectent des milliards, sans toujours en évaluer la viabilité à long terme. À la question de savoir si Google pourrait résister à une éventuelle déflagration du secteur, Pichai a reconnu que "qu'aucune entreprise ne (serait) épargnée, y compris nous".

Une menace pour l’énergie, le climat et le travail

Au-delà du risque financier, l’essor de l’IA commence à peser lourd sur les ressources énergétiques mondiales. En 2024, selon l’Agence internationale de l’énergie, l’IA représentait déjà 1,5 % de la consommation globale d’électricité. Sundar Pichai ne le cache pas : les besoins de calculs et d'infrastructure sont immenses. Et cela a un prix.

Chez Google, ces besoins mettent à mal les engagements climatiques. L’entreprise vise toujours la neutralité carbone d’ici 2030, mais doit revoir ses prévisions. "Le rythme auquel nous espérions progresser sera affecté", a-t-il reconnu. Pour répondre à cette montée en puissance, il appelle à développer de nouvelles sources d’énergie et à renforcer les infrastructures.

L’impact dépasse aussi le cadre technique : le monde du travail tel qu’on le connaît devra s’adapter. "Nous devrons gérer des perturbations sociétales", affirme Pichai, tout en se voulant optimiste : cela "créera aussi de nouvelles opportunités". Selon lui, "fera évoluer et transformer certains emplois, et les gens devront s'adapter". Même les professions jugées à l’abri devront apprendre à intégrer ces outils : "Peu importe que vous vouliez être enseignant ou médecin. Toutes ces professions existeront encore, mais ceux qui réussiront dans chacune d'elles seront ceux qui apprendront à utiliser ces outils".