Axa rassure avec une croissance solide au 1er trimestre et maintient ses objectifs jusqu'en 2026

Il y a des trimestres qui posent les bases d’une année, et celui d’Axa n’a pas déçu. Pour les trois premiers mois de 2025, l’assureur français a engrangé 37 milliards d’euros de chiffre d’affaires, enregistrant une hausse de 9 % en données publiées et de 7 % à périmètre comparable. Ces résultats dépassent les attentes des analystes, qui tablaient sur 36,5 milliards d’euros. De quoi renforcer la confiance du groupe dans sa feuille de route stratégique, malgré un environnement financier toujours incertain.

Ce mardi 6 mai, Axa a détaillé la répartition de cette performance. L’assurance dommages représente 56 % des primes brutes émises, soit 21 milliards d’euros, en progression organique de 7 %. La branche vie-santé suit le mouvement, avec 15,5 milliards d’euros de revenus, en hausse de 8 %. Même la gestion d’actifs, pourtant en cours de cession, affiche une progression de 8 %, avec 0,4 milliard d’euros de chiffre d’affaires.

Croissance solide sur tous les fronts

Pour Alban de Mailly Nesle, directeur financier d’Axa, ces chiffres reflètent « l’exécution rigoureuse de notre stratégie de croissance organique, caractérisée par une hausse équilibrée des volumes d’affaires et des tarifs. » Il précise que la performance est généralisée à l’ensemble des lignes métiers du groupe.

Sur l’assurance dommages, la dynamique reste forte aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. Après avoir restauré ses marges l’année dernière, Axa a intensifié le développement de son portefeuille de contrats. Du côté des entreprises, les hausses tarifaires continuent d’alimenter la croissance, tout en conservant une gestion prudente.

Dans l’assurance vie et santé, les ventes de contrats en unités de compte se maintiennent à un haut niveau, et les produits d’épargne peu consommateurs en capital continuent de séduire. À cela s’ajoute une progression en santé et en prévoyance collective, contribuant à une amélioration notable de la collecte nette, portée par une baisse des rachats clients.

Un modèle résistant aux soubresauts du marché

Malgré la baisse de trois points de son ratio de solvabilité II, qui s'établit à 213 % au 31 mars, Axa affiche une solidité rassurante. Ce recul s’explique par « des effets de marché défavorables, notamment l’écartement des spreads obligataires en Europe et au Japon », précise le groupe. Mais rien d’alarmant selon la direction, qui affirme que le recentrage vers les risques techniques rend Axa moins sensible aux aléas financiers.

« Nous sommes moins exposés qu’auparavant aux risques financiers, car deux tiers de nos revenus proviennent désormais des activités techniques – dommages, santé, prévoyance – décorrélées des cycles économiques », insiste le directeur financier.

Quant à la hausse des droits de douane aux États-Unis, elle pourrait affecter ponctuellement le coût des réparations automobiles ou les reconstructions après catastrophes naturelles. Mais Axa assure que ces impacts resteront marginaux, son exposition aux pays les plus touchés par les barrières douanières étant limitée.

Cap maintenu sur la stratégie 2024-2026

Dans ce contexte, les objectifs financiers du plan 2024-2026 sont maintenus. Le groupe vise une croissance moyenne de 6 % à 8 % du résultat opérationnel par action, avec un taux de distribution de 75 % et un rendement des fonds propres compris entre 14 % et 16 %.

Par ailleurs, la cession d’Axa IM à BNP Paribas, attendue pour cet été, s’inscrit dans une logique claire : « Nous avons fait le choix d’être seulement un assureur, car il est difficile d’être compétitif sur tous les métiers », explique Frédéric de Courtois, directeur général adjoint. Une stratégie assumée qui positionne Axa comme le deuxième assureur mondial, recentré sur ses forces.