BMW triple ses bénéfices malgré les droits de douane américains et la pression chinoise
Actualité publiée le 05/11/25 10:02
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Face aux surtaxes imposées par Washington et à la féroce concurrence chinoise, BMW aurait pu accuser le coup. Et pourtant, le constructeur allemand a signé un troisième trimestre record, triplant son bénéfice net et dépassant largement ses rivaux.
Entre juillet et septembre, BMW a dégagé un résultat net de 1,70 milliard d’euros, en hausse de 256,5 % sur un an. Cette envolée s’explique en partie par un effet de base, le groupe ayant subi l’an dernier un lourd rappel de véhicules en raison de composants défectueux. Cette année, il rebondit avec des livraisons mondiales en hausse de 9 %, là où Volkswagen plafonne à +1 % et Mercedes-Benz recule de 12 %.
BMW dopé par ses ventes aux États-Unis
La performance du groupe munichois s’est construite, en grande partie, sur le marché américain. Les livraisons ont progressé d’un quart outre-Atlantique, et ce malgré la hausse des droits de douane décidée par l’administration Trump. Celles-ci sont passées à 27,5 % en avril, avant d’être ramenées à 15 % en août, bien au-dessus du taux antérieur de 2,5 %.
BMW a toutefois un atout de taille : sa plus grande usine au monde se trouve en Caroline du Sud. C’est depuis ce site que le groupe produit la moitié des véhicules vendus aux États-Unis, échappant ainsi en partie aux hausses tarifaires. Porsche et Audi, marques du groupe Volkswagen qui ne possèdent aucun site aux États-Unis, n'ont pas eu cette chance.
Mais la stratégie de BMW a un coût : les droits de douane ont amputé de 1,75 point la marge opérationnelle du groupe au troisième trimestre, tombée à 5,2 %, contre 6,3 % en 2024 et 10 % en 2023.
La Chine pèse sur les résultats et les prévisions
Le tableau reste moins reluisant en Chine, où BMW subit de plein fouet la montée en puissance des marques locales. Là où le pays représentait un tiers de ses ventes l'an passé, il ne pèse plus qu’un quart cette année.
Le constructeur explique avoir mis en place des aides financières spécifiques pour faire face à cette baisse de rentabilité, dans un marché chinois devenu très concurrentiel. Il justifie ces mesures par le besoin de "renforcer la rentabilité des concessionnaires sur le marché chinois difficile".
Début octobre, BMW a revu ses prévisions à la baisse : il n’attend plus qu’une marge opérationnelle comprise entre 5 et 6 %, contre une fourchette initiale de 5 à 7 %.