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64 % de chute en une matinée. Ce lundi 23 juin 2025, l’action Carmat s’est effondrée à la Bourse de Paris, touchant les 0,28 euro, après une déclaration pour le moins alarmante publiée vendredi soir par le fabricant du cœur artificiel Aeson. L’entreprise française fait face à une situation de trésorerie critique, et pourrait être contrainte à cesser ses paiements dès la fin du mois si aucun financement complémentaire n’est sécurisé.
Basée à Vélizy-Villacoublay, Carmat estime avoir un besoin immédiat de 3,5 millions d’euros pour continuer à fonctionner au-delà de juin. Mais la pression ne s’arrête pas là : les besoins de financement globaux à 12 mois atteignent 35 millions d’euros, dont 20 millions doivent être réunis avant fin décembre 2025. Un compte à rebours s’est enclenché, et les marchés l’ont violemment fait sentir.
Le paradoxe de cette annonce, c’est qu’elle intervient alors que l’entreprise semblait amorcer un certain redressement sur le plan opérationnel. La fin récente de l’étude EFICAS, étape majeure dans la validation clinique du cœur artificiel Aeson, avait laissé entrevoir une stabilisation du projet. Ce cœur total implantable, conçu pour pallier l’absence de greffons humains chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque terminale, reste à ce jour unique dans le paysage médical européen.
Mais l’élan pourrait brutalement s’interrompre. « Tous ces progrès pourraient être réduits à néant en l’absence de solution à très court-terme », alerte Mohamed Kaabouni, analyste chez Portzamparc, qui a suspendu sa recommandation sur le titre Carmat « dans l’attente d’une meilleure visibilité ».
La société précise que ces fonds sont essentiels non seulement pour continuer la production et la distribution de ses dispositifs, mais aussi pour maintenir les engagements réglementaires liés aux études cliniques passées et en cours. Le programme commercial, lui aussi, pourrait subir un coup d’arrêt total.
L’impact immédiat sur le cours de l’action est spectaculaire : -64,15 % en séance, un effondrement que Carmat n’avait jamais connu depuis sa création. L’entreprise, cotée sur Euronext Growth Paris, se retrouve ainsi dans une position extrêmement vulnérable vis-à-vis de ses créanciers et actionnaires, dans un contexte de tension accrue sur les financements des biotech françaises.
Voici les données clés à retenir :
La suite dépend désormais de l’arrivée rapide de nouveaux financements. Aucun investisseur n’a été formellement annoncé à ce stade, et l’entreprise n’a pas précisé si des discussions concrètes étaient en cours. Le temps presse, et les regards se tournent vers l’État ou des partenaires industriels potentiels pour une éventuelle prise de relais.
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