Crédit immobilier : reprise confirmée, taux en baisse, emprunteurs de retour
Actualité publiée le 12/05/25 14:30
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C’est une courbe que les professionnels scrutent avec impatience. Après des mois de recul, la production de crédits immobiliers repart à la hausse, soutenue par une amélioration continue des conditions d’emprunt. D’après la Banque de France, les nouveaux prêts, hors renégociations, ont atteint 12 milliards d’euros en mars, contre 10,8 milliards en février et 9,9 milliards en janvier. Une évolution qui rapproche peu à peu le marché de la stabilité, avec un recul annuel de l’encours limité à -0,3 %, contre -0,5 % en février.
Le mouvement semble enclenché : les taux d'intérêt moyens ont encore baissé, passant de 3,11 % en février à 3,06 % en mars. Sur les crédits à taux fixe, la moyenne tombe même à 3,03 %. Une dynamique saluée par les courtiers, qui constatent une stabilisation, voire une baisse ponctuelle des barèmes dans certaines banques. Un changement de ton qui pourrait stimuler un marché encore convalescent.
Des renégociations en retrait mais un regain d’intérêt pour l’achat
Alors que les nouveaux crédits reprennent de la vigueur, la part des renégociations continue de fléchir, passant de 16,8 % en janvier à 15,7 % en mars. Un effet logique de la baisse des taux : les emprunteurs sont moins enclins à renégocier un crédit déjà obtenu à des conditions élevées, préférant saisir les opportunités d’un nouveau financement plus attractif.
Sur le terrain, la concurrence entre établissements bancaires se renforce. Chaque acteur cherche à regagner des parts de marché en captant les emprunteurs redevenus actifs. Une dynamique qui s’observe notamment dans les offres sur les durées classiques :
- 3,10 % sur 15 ans
- 3,20 % sur 20 ans
- 3,30 % sur 25 ans
Pour les acheteurs, le printemps s’annonce donc plus favorable. Malgré un mois d’avril décrit comme attentiste – en raison des tensions commerciales avec les États-Unis –, mai pourrait marquer une nouvelle étape de détente, grâce à la perspective d’un assouplissement des taux directeurs de la BCE et à la stabilisation de l’OAT 10 ans autour de 3,2 %.
Vers un été plus porteur pour les emprunteurs ?
Les signaux envoyés par le marché sont interprétés avec prudence, mais aussi un certain optimisme. Si l’activité reste inférieure à celle d’avant la crise de l’immobilier, le rebond progressif amorcé depuis janvier pourrait s’amplifier à mesure que les conditions d’emprunt s’améliorent. Les courtiers, qui sont souvent les premiers baromètres du moral des emprunteurs, notent un retour de tous les profils d’acheteurs, y compris les primo-accédants, pourtant très pénalisés par la hausse des taux en 2023.
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En toile de fond, le rôle des politiques monétaires reste crucial. La baisse des taux de refinancement à venir pourrait encore doper la production dans les mois à venir. Mais attention : la prudence reste de mise, notamment sur la capacité des banques à maintenir cette politique commerciale si les marges venaient à se réduire.
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Pour l’heure, le mois de mars signe une étape importante. La mécanique du crédit immobilier semble relancée, même timidement. Reste à savoir si les prochains mois confirmeront cette reprise ou s’il ne s’agit que d’un simple frémissement passager.