Daniel Kretinsky va injecter 300 millions d'euros dans Casino pour relancer le groupe
Actualité publiée le 24/11/25 10:05
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Pris à la gorge par une dette colossale, Casino tente une nouvelle fois de se redresser. Avec 300 millions d’euros supplémentaires injectés par Daniel Kretinsky, le groupe veut convaincre ses créanciers de miser sur son plan Renouveau 2030.
C’est un nouveau pari de taille pour le groupe de distribution Casino. Moins de deux ans après une vaste restructuration financière, l’enseigne basée à Saint-Étienne revient à la table des négociations. Elle souhaite convaincre ses créanciers d’un nouvel accord pour alléger un prêt à terme de 1,4 milliard d’euros, réduire ses taux d’intérêt et étendre la maturité de cette dette jusqu’à cinq ans.
Pour renforcer ce plan, Daniel Kretinsky, actionnaire majoritaire à 54 %, propose de souscrire à une augmentation de capital de 300 millions d’euros par l’intermédiaire de sa société France Retail Holding. Une opération qui pourrait faire grimper sa participation à 68 % du capital de Casino. "Une preuve de confiance dans le groupe et dans son plan Renouveau 2030", a déclaré Philippe Palazzi, directeur général du distributeur, lors d’une conférence de presse.
Le plan Renouveau 2030 s’appuie sur une réduction massive de la dette
Le cœur du dispositif présenté lundi par Casino repose sur une renégociation de son endettement principal. L’objectif : abaisser ce prêt de 1,4 milliard à 800 millions d’euros, porter son échéance de mars 2027 à cinq ans, et faire passer les taux d’intérêt de 9 % à 6 %. Pour les deux premières années, Casino souhaite même capitaliser les intérêts, ramenant virtuellement la charge à zéro sur cette période.
Si cette restructuration est acceptée, le groupe pourrait économiser environ 80 millions d’euros par an. En parallèle, le cours de l’action Casino progressait timidement lundi matin à la Bourse de Paris, avec une hausse de 0,6 %. Quant au prêt concerné, il restait stable sur le marché du crédit, valorisé à hauteur de 910 millions d’euros, soit 65 % du pair.
Des objectifs ambitieux à l’horizon 2030
Ce plan s’inscrit dans une feuille de route à long terme, baptisée "Renouveau 2030". D’ici à la fin de la décennie, Casino vise un chiffre d’affaires de 15,8 milliards d’euros, un excédent brut d’exploitation (Ebitda) ajusté après loyers de 644 millions d’euros, et une génération de trésorerie libre de 286 millions d’euros avant frais financiers.
La progression de l’Ebitda sur 2029-2030, attendue à hauteur de 144 millions d’euros, devrait notamment être alimentée par 150 millions d’euros d’économies de coûts. Si ces projections sont atteintes, le levier d’endettement de Casino pourrait passer de 7,68 fois à fin septembre à 1,7 fois d’ici à 2029.
D’ici là, l’enjeu majeur reste la conclusion d’un accord de "lock-up" avec les créanciers, espéré d’ici la fin du premier semestre 2026.