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Un semestre en demi-teinte… mais bien maîtrisé. Malgré une croissance plus faible que prévue, Elior affiche des résultats plus solides qu’il n’y paraît. Le groupe français de restauration collective et de concessions a révisé ses ambitions à la baisse pour l’exercice 2024-2025, tout en améliorant sa rentabilité. Un équilibre stratégique assumé depuis l’arrivée de Daniel Derichebourg aux commandes.
Mercredi soir, Elior a annoncé que sa croissance organique attendue pour l’année glisserait finalement entre 1 % et 2 %, loin de la fourchette de 3 à 5 % initialement visée. En cause, un coup de frein sur plusieurs secteurs-clés comme l’automobile et l’aéronautique, qui ont ralenti les activités de services sur le premier semestre.
Ce coup de froid sur l’activité n’a pas empêché le groupe d’enregistrer des performances financières solides entre octobre 2024 et mars 2025. Le résultat net semestriel atteint 43 millions d’euros, contre seulement 1 million un an plus tôt. Même dynamique pour le résultat opérationnel courant retraité (Ebita ajusté), passé de 100 à 132 millions d’euros sur un an.
La marge d’Ebita ajusté, indicateur phare de rentabilité, s’affiche désormais à 4,1 %, en nette progression par rapport aux 3,2 % enregistrés au premier semestre 2023-2024. Et si l’on regarde les perspectives annuelles, la direction vise désormais une marge entre 3,3 % et 3,6 %, contre une estimation initiale simplement “supérieure à 3 %”.
Le chiffre d’affaires, lui, s’établit à 3,21 milliards d’euros, en progression de 2,9 % en données publiées, mais seulement 1,5 % en organique, signe d’une activité stable mais freinée dans certaines branches.
Depuis son arrivée, Daniel Derichebourg a repositionné le groupe sur des bases de gestion plus strictes. C’est cette ligne directrice qu’il assume une fois encore : « Les résultats d’Elior Group au premier semestre 2025 démontrent la pertinence de la stratégie que nous avons mise en œuvre depuis 2023 consistant à placer la rentabilité de nos activités comme la première de nos priorités », déclare-t-il dans un communiqué.
Le groupe met en avant plusieurs leviers qui ont permis cette amélioration :
Le recentrage stratégique du groupe se voit aussi dans sa structure d’investissement. Plutôt que courir après des volumes, Elior finance désormais en priorité des projets liés à l’optimisation logistique, comme les cuisines centrales, ou à des acquisitions ciblées pour consolider ses positions locales.
Pour la suite de l’exercice, la direction ne s’attend pas à de grands bouleversements. Elle anticipe une croissance similaire à celle du premier semestre, sans envolée spectaculaire, mais avec la volonté de maintenir les efforts sur la rentabilité.
Les investissements engagés devraient commencer à produire leurs effets dès l’année prochaine. “Les effets du développement commercial sont attendus dès l’exercice prochain”, précise la société. En clair, la stratégie du « mieux plutôt que plus » prend forme, en espérant que le retour à une dynamique plus large ne tarde pas.
Les marchés, eux, ont accueilli la nouvelle avec prudence. Le titre Elior a reculé de 5,5 % à 2,71 euros mercredi à la Bourse de Paris. Un repli mesuré, reflet d’un équilibre instable entre ambitions resserrées et solidité retrouvée.
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