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En Chine, la deuxième vie des infrastructures du "zéro Covid"


Actualité publiée le 18/02/23 07:43

Une personne est assise dans une cabine servant de point d'information pour l'emploi, autrefois utilisée comme lieu de dépistage du Covid-19, à Shaanxi (Chine) le 13 février 2023 (AFP/STR)

Depuis la fin de la politique "zéro Covid" en Chine, les centres de quarantaine, hôpitaux en préfabriqué et cabines de tests PCR, tous devenus superflus, sont abandonnés, reconvertis... voire vendus sur internet.

Du jour au lendemain, les villes se sont retrouvées avec sur les bras des dizaines de milliers de ces infrastructures temporaires. Certaines ont ainsi été transformées en mini-pharmacies, abris anti-froid, kiosques d'information ou encore bibliothèques.

Depuis décembre, la Chine n'exige plus de test PCR pour accéder aux lieux publics et voyager dans le pays. Exit donc les cabines en métal ou PVC, autrefois omniprésentes, qui accueillaient le personnel chargé de prélever les échantillons.

"Nos chefs nous en ont apporté une ici", explique à l'AFP Mme Xu, une agente d'entretien vêtue d'une chasuble orange qui nettoie les abords d'une rivière à Suzhou, ville de 13 millions d'habitants près de Shanghai (est).

"Après le travail, on s'en sert pour y mettre nos gants et nos outils. Et quand il pleut, on vient s'y abriter", raconte-t-elle devant l'installation qui accueille aussi chaises, tabourets, tables et extincteurs.

Devant la gare, des policiers viennent désormais déjeuner dans une ex-cabane de test reconvertie en lieu de repos.

Non loin de là, une cabine bleu ciel a été transformée en kiosque d'information pour les personnes en recherche d'emploi. A l'intérieur, un vieil autocollant bleu usé par le temps indique "test PCR".

"Plutôt que de laisser ces cabines vides, on essaie d'en faire un autre usage" en "fonction des besoins du moment et de l'endroit", explique à l'AFP la mairie de Suzhou.

- PIB de Chypre -

Certaines ont ainsi été aménagées en mini-bibliothèques où les habitants peuvent venir échanger des livres.

Durant la vague épidémique de décembre-janvier, d'autres avaient été converties en stations de consultation médicale et de distribution de médicaments anti-fièvre.

Un type de reconversion très pratiqué en Chine, avec l'idée de réduire la pression sur les hôpitaux où affluaient des malades du Covid.

La mise en place des tests PCR dans le pays (hors centres de quarantaine) aura coûté environ 200 milliards de yuans (27 milliards d'euros), selon le cabinet américain Goldman Sachs, cité par l'agence Bloomberg - soit l'équivalent du PIB de Chypre.


Des extincteurs sont entreposés à l'intérieur d'une cabine anciennement utilisée pour le dépistage du Covid-19 à Hangzhou (Chine), le 10 février 2023 (AFP/STR)

Face à une opinion publique qui reste vigilante quant à l'utilisation de l'argent public, les autorités semblent donc pour l'heure poussées à reconvertir plutôt qu'à détruire.

A Jinan, capitale de la province du Shandong (est), des cabines sont ainsi devenues des "cabanes chaleur" chauffées, où passants, livreurs et ouvriers peuvent s'abriter du froid, recharger leurs téléphones et bénéficier d'eau chaude gratuite.

D'autres ont été reconverties en points services de la Croix-Rouge ou stations de tri sélectif.

Beaucoup d'ex-cabines de tests PCR restent toutefois inutilisées, notamment dans la capitale Pékin ou dans la grande ville de Hangzhou (est), abandonnées dans les rues ou stockées en attente de leur sort.

- Lit et télévision -

Au point que certains tentent de les écouler sur internet.

Sur Xianyu, la principale application chinoise de vente de produits d'occasion, elles sont affichées entre 100 et 8.000 yuans (14 et 1.100 euros) suivant leur sophistication.

"La nôtre vient d'une entreprise qui n'en voulait plus", explique à l'AFP un vendeur.

La situation des ex-centres de quarantaine et hôpitaux temporaires, dans lesquels étaient jadis placées d'office les personnes testées positives ou malades du Covid, est plus complexe car ces installations sont bien plus volumineuses.


Une cabine de dépistage est déplacée par un véhicule, le 8 février 2023 dans un parc de Pékin (AFP/Jade GAO)

Un certain nombre restent ainsi pour l'heure inutilisées.

Mais un peu partout en Chine, d'ex-hôpitaux de fortune sont reconvertis en hôpitaux d'appoint, c'est-à-dire renforcés avec des équipements et du personnel supplémentaires - avec là encore l'idée de soulager la pression pesant sur les hôpitaux classiques.

Toujours à Jinan, un ancien centre de quarantaine en préfabriqué a été transformé en logement pour des employés d'entreprises situées à proximité. Au total, 650 chambres sont disponibles avec lit, placard, bureau, téléviseur ou encore climatiseur, selon la presse locale.

"C'est bien, ça permet une utilisation durable des ressources!", se félicite un internaute sur le réseau social Weibo.

Certains sont plus circonspects. "Quid du wifi, de l'isolation thermique et de l'insonorisation?", s'interroge un autre utilisateur. "Un démontage n'aurait-il pas été moins coûteux?"

© 2023 AFP

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