En pleine course à l'armement, la France explose ses ventes d'armes à l'étranger

En 2024, la France a enregistré sa deuxième meilleure performance jamais vue dans l’armement : 21,6 milliards d’euros de commandes à l’export, portées par le Rafale et les sous‑marins, une année historique marquée par un virage européen inédit.

L’année 2024 restera dans les mémoires comme celle d’un envol spectaculaire pour l’industrie d’armement française : elle signe sa deuxième meilleure performance historique, avec 21,6 milliards d’euros de prises de commandes à l’export. Un bond impressionnant, d’un facteur 2,6 par rapport à 2023, où elles n’avaient atteint que 8,2 milliards.

Cette envolée s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, la guerre en Ukraine et la montée des dépenses militaires mondiales (+ 9 %) pèsent lourd sur la balance. Pourtant, la surprise 2024 réside dans la recomposition géographique des clients : désormais, 60 % des commandes proviennent de pays européens, un virage significatif par rapport à l’habitude de s’orienter vers le Moyen‑Orient et l’Asie.

Une année tirée par le Rafale et les sous-marins

Les succès 2024 reposent essentiellement sur quelques contrats majeurs : la vente de Rafale (12 appareils à la Serbie, 18 à l’Indonésie), conjuguée à la signature d’un contrat de quatre sous‑marins d’attaque Barracuda aux Pays‑Bas.

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, soulignait dès janvier que la barre était dépassée des "plus de 18 milliards d’euros" d’exportations. Finalement, le volume exact a culminé à 21,6 milliards, loin du record de 27 milliards en 2022, impulsé par la commande de 80 Rafale aux Émirats, mais bien au‑dessus des 8,2 milliards de 2023.

Europe en tête, besoin industriel confirmé

Cette redistribution vers l’Europe (60 % des prises de commandes) reflète l’inquiétude grandissante face à la menace russe, mais aussi une cohérence industrielle : comme l’a formulé le rapport, "les exportations restent une condition absolument nécessaire pour assurer le maintien d’une base industrielle apte à équiper nos forces".

En incluant les commandes pour les forces armées françaises, l’ensemble atteint près de 40 milliards d’euros de prises , un gage de robustesse pour la filière.

Lire aussi : Amundi lance un nouveau ETF défense européenne

Par ailleurs, à l’échelle globale, le SIPRI confirme que la France demeure deuxième exportateur mondial d’armement, avec une part de 9,6 % du total des exportations 2020‑2024, derrière les États-Unis (43 %) et devant la Russie (7,8 %) ; les exportations vers l’Europe ont presque triplé sur la période.