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Engie commence l’année avec des résultats dans le vert, mais l’éclaircie est partiellement voilée par les tensions commerciales. En publiant ses résultats du premier trimestre 2025, le groupe français a annoncé une hausse de ses principaux indicateurs, tout en reconnaissant un ralentissement dans le développement de ses projets solaires et de stockage aux États-Unis. Une situation provoquée par l’incertitude qui plane autour des droits de douane américains, notamment sur les équipements d’origine chinoise.
Le chiffre d’affaires du groupe s’élève à 23,3 milliards d’euros, en progression de 5,6 % sur un an. L’Ebitda atteint 4,9 milliards d’euros (+1,3 % en brut et +2,5 % en organique), tandis que l’Ebit s’établit à 3,7 milliards, légèrement en dessous du consensus LSEG Refinitiv qui tablait sur 3,8 milliards. Ces résultats sont tirés notamment par les activités de réseaux, en hausse organique de 69 %, grâce à l’augmentation des volumes distribués et des tarifs en Europe.
Derrière les bons résultats, le groupe énergétique reste prudent sur ses investissements à venir outre-Atlantique. Engie a déclaré qu’il ralentissait le rythme d’approbation des nouveaux projets d’énergies renouvelables et de stockage aux États-Unis. En cause : la complexité induite par les droits de douane imposés sous l’administration Trump, notamment sur les modules solaires et les batteries d’origine chinoise.
“On ralentit le rythme d’approbation des nouveaux projets parce qu’il y a cette incertitude et parce qu’en réalité on a du mal à (...) définir quel est le prix final qu’on est capable de transférer au client”, a expliqué Pierre-François Riolacci, directeur financier du groupe.
Le groupe assure toutefois que les 2 gigawatts de capacités actuellement en construction aux États-Unis sont "en grande partie protégés". Engie a aussi indiqué avoir augmenté le sourcing local pour ses approvisionnements critiques, dans un effort d’adaptation à ce contexte commercial instable.
Malgré ce coup de frein, Engie ne revoit pas à la baisse ses ambitions annuelles. L’entreprise confirme viser entre 4,4 et 5 milliards d’euros de résultat net récurrent part du groupe en 2025. Pour l’Ebit hors nucléaire, les prévisions restent comprises entre 8 et 9 milliards d’euros.
“La demande électrique reste très forte aux États-Unis, il y a beaucoup de clients qui souhaitent continuer et on va trouver, dans les mois qui viennent, les moyens de 'pricer', donc d'établir le juste partage”, a précisé Riolacci lors d'une conférence téléphonique.
Le groupe affirme également être "en bonne voie" pour ajouter 7 GW de capacités renouvelables et de stockage par an à partir de 2025, dans le monde entier. Une ambition maintenue, même si le tempo s’ajuste au fil des aléas géopolitiques et commerciaux.
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