Entre essais mondiaux et manque de cash, Biophytis traverse un semestre décisif
Actualité publiée le 31/10/25 11:35
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Alors que sa trésorerie reste sous tension, Biophytis mise sur l’Asie et le Brésil pour accélérer ses essais cliniques, avec deux programmes majeurs dans l’obésité et la sarcopénie.
Stanislas Veillet, PDG Biophytis
L’année 2025 marque un tournant majeur pour Biophytis. L’entreprise biopharmaceutique franco-américaine a officialisé, au cours du premier semestre, un protocole d’accord avec un consortium asiatique en vue de créer une coentreprise dédiée au développement de son candidat-médicament BIO101 contre la sarcopénie. Basée à Hong Kong, cette nouvelle structure aura pour mission de lancer le premier essai clinique de Phase 3 au monde dans cette indication, en partenariat avec Ronghui Renhe Life Technology, un acteur majeur de la distribution pharmaceutique en Chine. L’investissement total pourrait atteindre 20 millions de dollars sur deux ans.
Le premier semestre 2025 constitue ainsi une étape décisive dans la mise en œuvre de la stratégie de Biophytis. Avec la signature de ce protocole d’accord pour la création d’une coentreprise en Asie, la société ouvre la voie au premier essai clinique de Phase 3 mondial dans la sarcopénie. En parallèle, le soutien apporté par EMBRAPII au Brésil pour l’essai de Phase 2 dans l’obésité confirme le potentiel de BIO101 en combinaison avec les GLP-1. Ces avancées concrètes, conjuguées au renforcement prévu de la plateforme de recherche, positionnent Biophytis pour transformer durablement la vie de millions de patients et créer de la valeur à long terme pour ses actionnaires.
L’obésité, l’autre front thérapeutique mondial
En parallèle, Biophytis poursuit ses recherches sur l’obésité. Lors de la 15e Conférence Internationale sur la Fragilité et la Sarcopénie, la société a dévoilé de nouveaux résultats précliniques montrant que BIO101, combiné aux agonistes GLP-1, contribue à préserver la force musculaire et l’endurance chez les patients obèses. Ces données renforcent la pertinence de l’étude OBA de Phase 2, qui doit être lancée prochainement au Brésil, aux États-Unis et en Europe.
Le soutien d’EMBRAPII, agence d’innovation brésilienne, permettra un financement non dilutif de cet essai, réduisant ainsi les besoins en trésorerie de la société. Cette collaboration confirme aussi l’intérêt stratégique du Brésil pour le développement clinique dans cette indication.
Une trésorerie fragile, un modèle partenarial assumé
Malgré ses avancées scientifiques, Biophytis reste sous forte pression financière. Sa trésorerie consolidée s’élevait à 1,2 million d’euros au 30 juin 2025, contre 2,2 millions un an plus tôt. La société estime pouvoir financer ses activités jusqu’au premier trimestre 2026, mais reconnaît une incertitude importante sur la continuité de son exploitation au-delà.
Pour maintenir son activité, Biophytis continue de miser sur un modèle basé sur des accords de co-développement, comme ceux signés avec Blanver en Amérique latine, et désormais avec le consortium chinois. Deux levées de fonds ont également renforcé les capitaux en début d’année : 2,5 millions d’euros en janvier, puis 2,6 millions en mars 2025, combinés à des conversions de dette auprès d’ATLAS et KREOS.
La société a aussi bénéficié d’une réduction de sa perte semestrielle, qui passe de 5,8 millions à 3,4 millions d’euros, notamment grâce à une baisse des dépenses R&D et à des effets comptables liés à la restructuration de la dette.