Explosion des valeurs de défense : le CAC 40 pulvérise son record

L'Europe boursière franchit de nouveaux records, portée par les valeurs de la défense. Alors que les tensions géopolitiques et les incertitudes économiques se multiplient, le CAC 40 et le Stoxx 600 européen ont atteint ce lundi des niveaux historiques, poussés notamment par les entreprises du secteur militaire. Thales, en tête des performances, s'envole avec une hausse spectaculaire de 16%, suivi de près par Dassault Aviation (+15%) et Safran (+3%). Un mouvement haussier qui témoigne de l'évolution stratégique de l'Europe face aux récents bouleversements mondiaux. 

Les entreprises de défense, grandes gagnantes en Bourse

Le contexte international pousse l’Europe à revoir son positionnement en matière de défense. La rencontre tendue entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche a renforcé l’urgence pour les pays européens de s’émanciper militairement des États-Unis. Cette prise de conscience s'est traduite par une hausse massive des dépenses militaires, actée lors d’une réunion initiée par le Premier ministre britannique Keir Starmer.

Conséquence directe sur les marchés : les entreprises du secteur de la défense connaissent un rallye boursier exceptionnel. Voici les plus gros gagnants de la séance :

• Thales : +16%
• Dassault Aviation : +15%
• Airbus : +5%
• Eutelsat : +68% (grâce à la perspective d’une indépendance satellitaire européenne)
• BAE Systems (Royaume-Uni), Leonardo (Italie) et Rheinmetall (Allemagne) affichent également de fortes progressions.

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Cette ruée sur les valeurs de défense est alimentée par une perspective claire : l'Europe veut prendre en main sa propre sécurité. Mark Rutte, secrétaire général de l’OTAN, a d’ailleurs salué ces engagements en déclarant qu’ils représentaient une « très bonne nouvelle » pour la stabilité du continent.

Le CAC 40 sur un nuage, dopé par plusieurs moteurs économiques

Au-delà de l'effet défense, d'autres facteurs expliquent l'envolée du CAC 40, qui a battu son record de clôture historique de 8.239,99 points, atteignant 8.257,88 points en séance. Depuis le début de l'année, l'indice phare de la Bourse de Paris a progressé de 11%, signant un rebond impressionnant après une année 2024 mitigée.

Les principaux facteurs de la montée en flèche du CAC 40 :

• Rotation sectorielle des investisseurs : Les marchés européens attirent des flux de capitaux, au détriment des valeurs technologiques américaines du Nasdaq.
• Baisse des taux de la BCE : Depuis juin, la politique monétaire de la Banque centrale européenne favorise les actions en réduisant le coût de la dette des entreprises.
• Résultats d'entreprises solides : Des groupes comme Hermès affichent des chiffres record (bénéfice net en hausse de 6,8% à 4,6 milliards d'euros).
• Une économie mondiale plus résiliente que prévu : Aux États-Unis, la croissance de 2,6% en 2024, selon le FMI, continue de stimuler les marchés.

L'Europe cherche son indépendance face aux États-Unis

L'administration Trump II impose une nouvelle donne géopolitique et économique. Dès demain, le 4 mars, des tarifs douaniers supplémentaires de 10% sur les importations chinoises et 25% sur les produits canadiens et mexicains entreront en vigueur. Cette guerre commerciale impacte déjà les marchés et pourrait rebattre les cartes économiques mondiales.

Face à cette incertitude, l'Union européenne réfléchit à des alternatives stratégiques. Parmi elles, un projet visant à mutualiser les capacités satellitaires européennes afin de réduire la dépendance à Starlink, le réseau de satellites de SpaceX (Elon Musk). Une initiative qui a propulsé l’action Eutelsat de 68% en une seule séance.

La hausse des dépenses militaires européennes ne se limite pas à un simple rebond boursier. Elle entraîne également des changements structurels dans les finances publiques. Le taux de l’obligation d’État allemande à 10 ans a dépassé les 2,5%, signe que les marchés anticipent une hausse des emprunts pour financer cette montée en puissance de la défense.

Un climat boursier sous haute tension

Alors que l’Europe savoure ces nouveaux records boursiers, l’incertitude reste de mise sur la scène internationale. Les traders scrutent avec attention la session annuelle du Parlement chinois, où Pékin dévoilera ses stratégies pour contrer les nouvelles sanctions américaines.

Par ailleurs, deux événements clés sont attendus en fin de semaine :

• Le rapport sur l'emploi américain (vendredi 7 mars) : Il pourrait influer sur la politique monétaire de la Réserve fédérale.
• L'intervention de Jerome Powell à Chicago : Toute déclaration du président de la Fed sur l’inflation et les taux d’intérêt sera scrutée de près.

En attendant, Wall Street accuse le coup : le Nasdaq et le S&P 500 évoluent en repli, freinés par des indicateurs économiques mitigés. L'indicateur GDPNow de la Fed d’Atlanta est même passé d’une croissance de 2,3% à une contraction de 1,5% pour le premier trimestre, laissant entrevoir un ralentissement potentiel de l’économie américaine.