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Fitch abaisse la note souveraine de la Chine


Actualité publiée le 03/04/25 15:21

La Chine, deuxième économie mondiale, vient de subir un revers symbolique mais lourd de conséquences. L’agence de notation Fitch a abaissé la note souveraine du pays, passant de A+ à A, pointant du doigt l’envolée de la dette publique et des déficits budgétaires chroniques. Cette annonce, tombée le 3 avril 2025, ne fait que confirmer les doutes persistants sur la santé économique du géant asiatique, confronté à une croissance en perte de vitesse et à des pressions politiques et commerciales accrues.

Ce n’est pas la première alerte du genre, mais celle-ci résonne plus fort. Fitch justifie son abaissement par une accumulation de signaux rouges : des finances publiques sous tension, une croissance nominale du PIB anémique, et une dépendance croissante aux plans de relance budgétaire pour éviter le ralentissement. À l'heure où la demande intérieure chinoise reste en berne, cette décision pourrait avoir des répercussions majeures sur la confiance des investisseurs et sur la dynamique de la dette mondiale.

Pourquoi Fitch s’inquiète de la trajectoire économique chinoise

Dans son rapport, Fitch dresse un tableau sombre des perspectives budgétaires de Pékin. Selon l’agence, le pays s’apprête à maintenir une politique de relance soutenue, dans un contexte de consommation intérieure peu dynamique et d'exportations sous pression. Une stratégie qui alimente une spirale déficitaire, sans pour autant relancer efficacement la croissance.

"Nous prévoyons que le ratio dette publique/PIB poursuivra sa forte tendance à la hausse au cours des prochaines années", écrit Fitch, évoquant "la cristallisation continue des passifs éventuels" et "la faible croissance nominale du PIB".

À cela s’ajoute une érosion structurelle de l’assiette fiscale, rendant la situation d’autant plus fragile pour un État qui multiplie les plans de soutien pour maintenir l’activité. La Chine fait face à un dilemme : continuer à injecter massivement des fonds publics, au risque d’alourdir encore la dette, ou freiner la relance, au prix d’une croissance encore plus molle.

Par ailleurs, la montée des tensions commerciales, notamment avec les États-Unis, complique encore l’équation. Les hausses de droits de douane, combinées à une inflation faible voire une déflation rampante, sapent les marges de manœuvre du gouvernement. Face à cela, les marges de réaction deviennent étroites : difficile de relancer sans creuser davantage le gouffre budgétaire.

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