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France Travail, RSA, jeunes… ce qui explique vraiment la hausse des chômeurs en 2025


Actualité publiée le 28/04/25 16:02

+273 100 nouveaux demandeurs d’emploi en trois mois. Depuis janvier 2025, le nombre d’inscrits en catégorie A, c’est-à-dire les personnes sans aucune activité , a grimpé de 8,7 %, atteignant les 3,4 millions de personnes. Ces données, publiées par la Dares ce lundi 28 avril, pourraient faire croire à un effondrement brutal du marché du travail. En réalité, cette flambée est avant tout statistique.

À l’origine de cette hausse, la réforme de France Travail, entrée en vigueur au 1er janvier 2025. Désormais, tous les bénéficiaires du RSA ainsi que les jeunes accompagnés par des missions locales sont automatiquement inscrits sur les listes de demandeurs d’emploi. Un changement administratif majeur qui concerne 1,3 million de personnes. Et ce n’est pas tout : tant qu’ils n’ont pas signé leur “contrat d’engagement”, ces nouveaux inscrits sont temporairement placés en catégorie A, faussant ainsi les indicateurs habituels du chômage.

Ce que révèlent vraiment les chiffres de France Travail

Dans les coulisses des statistiques, la réalité économique apparaît bien moins sombre. Selon la Dares, hors effets liés à la réforme, la hausse réelle du chômage serait limitée à 0,8 % sur le trimestre, soit 25 000 personnes de plus. Et même en élargissant à ceux exerçant une activité réduite (catégories B et C), la hausse ne dépasse pas 1,3 %, contre 4,5 % si l’on ne filtre pas ces effets.

Le détail des chiffres apporte une lecture plus fine de la situation. On observe une augmentation de 8,7 % du nombre d’inscrits en catégorie A sur une période de trois mois, et une progression encore plus marquée de 12,8 % sur un an. Toutefois, cette hausse est en partie artificielle, car elle s’explique par l’impossibilité temporaire pour les nouveaux inscrits de s’actualiser tant que leur contrat n’est pas signé. Parallèlement, les sorties des listes, qu’il s’agisse de reprises d’emploi ou de défauts d’actualisation, sont également en recul de manière mécanique.

Lire aussi : Recrutements en chute libre, pourquoi 2025 s'annonce difficile pour l'emploi

Selon France Travail, cette vaste opération d'inscription automatique est presque bouclée : seuls 80 000 bénéficiaires du RSA doivent encore finaliser leur dossier avant l’été.

Pourquoi cette réforme a-t-elle tant bousculé les indicateurs ?

Tout découle de la loi “plein emploi” votée fin 2023, qui vise à centraliser l’accompagnement des publics éloignés de l’emploi. Cette réforme a entraîné la création de deux nouvelles catégories :

- F : pour les personnes engagées dans un parcours social.

- G : pour celles en attente d’orientation.

L’objectif officiel : permettre un meilleur suivi personnalisé, en attribuant chaque profil au bon interlocuteur selon sa situation réelle. Mais en attendant que ce système s’implante pleinement, il produit un effet gonfleur sur les statistiques traditionnelles, donnant l’illusion d’un marché de l’emploi brutalement dégradé.

Ce flou statistique temporaire alimente néanmoins les inquiétudes, à l’image des récentes annonces de plans sociaux, comme chez ArcelorMittal (600 suppressions de postes) ou dans le secteur chimique. Mais à ce stade, la croissance semble avoir tenu, comme le souligne l’Insee, qui prévoit un taux de chômage à 7,6 % au deuxième trimestre 2025, contre 7,3 % fin 2024.

 

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