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Goldman Sachs et Morgan Stanley redoutent une correction brutale des marchés


Actualité publiée le 04/11/25 18:13

Alors que les marchés boursiers flirtent avec des sommets, plusieurs géants de Wall Street tirent la sonnette d’alarme. Pour certains dirigeants, une correction est non seulement possible, mais souhaitable.

Une euphorie en bourse qui rappelle de mauvais souvenirs. Alors que le S&P 500 accumule les records, les voix les plus écoutées de la finance américaine commencent à prendre leurs distances. Lors du sommet des leaders financiers mondiaux à Hong Kong, Ted Pick, nouveau directeur général de Morgan Stanley, a affirmé : "Nous devrions nous réjouir de la possibilité qu'il y ait des baisses de 10% à 15% qui ne seront pas dues à un effet macroéconomique catastrophique". Une manière de rappeler que les marchés ont peut-être trop ignoré les signaux d’alerte.

Ce constat est partagé par David Solomon, PDG de Goldman Sachs, qui a insisté sur l’imprévisibilité des déclencheurs de crise : "Ces cycles peuvent durer un certain temps. Mais il y a des choses qui vont changer le sentiment et créer des baisses, ou changer la perspective de la trajectoire de croissance, et aucun d'entre nous n'est assez intelligent pour les voir jusqu'à ce qu'elles se produisent". Une déclaration faite alors que le VIX - l’indice de volatilité surnommé "la jauge de la peur" - reste à des niveaux élevés.

Technologie et IA, les nouveaux moteurs d'une bulle ?

La prudence de ces dirigeants s’explique aussi par le poids croissant des valeurs technologiques, dont les valorisations sont jugées tendues. "Les multiples de valorisation de la technologie sont tendus", a reconnu David Solomon, tout en précisant que cela ne s’appliquait pas à l’ensemble du marché.

L’enthousiasme autour de l’intelligence artificielle générative alimente les comparaisons avec la bulle Internet des années 2000. Le gestionnaire de fonds Michael Burry s’en est même inquiété sur X en déclarant : "Parfois, nous voyons des bulles". Des propos d’autant plus frappants que les géants du numérique multiplient les annonces. OpenAI vient de signer un contrat massif de 38 milliards de dollars avec Amazon pour ses services cloud. De son côté, Citigroup estime désormais que les investissements liés à l’IA pourraient dépasser 2.800 milliards de dollars d’ici à 2029.

Des avertissements en cascade depuis plusieurs semaines

Les signaux d’alerte ne datent pas d’hier. En octobre déjà, Jamie Dimon, patron de J.P. Morgan, avait exprimé son inquiétude croissante sur l’avenir du marché américain : "Je suis bien plus inquiet que d'autres à ce sujet". Il évoquait alors "beaucoup de choses" qui créaient une atmosphère d'incertitude, allant des tensions géopolitiques aux dépenses budgétaires en passant par la remilitarisation globale.

Même son de cloche chez Bridgewater Associates, où les dirigeants estiment que les investisseurs négligent les risques croissants. Malgré un contexte de taux d’intérêt élevés, d’inflation persistante et de shutdown prolongé du gouvernement américain, les marchés ont jusqu’ici tenu bon. Reste à savoir jusqu’à quand.

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