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Hitachi va suspendre son projet de construction de réacteurs en Grande-Bretagne


Actualité publiée le 11/01/19 09:04

Le président du géant industriel japonais Hitachi, toshiaki Higashihara, lors d'une conférence de presse, le 17 décembre 2018 à Tokyo (AFP/Archives/Kazuhiro NOGI)

Le géant industriel japonais Hitachi va décider la semaine prochaine la suspension de son projet de construction de réacteurs nucléaires en Grande-Bretagne, trop difficile à financer, rapporte vendredi le quotidien économique Nikkei.

L'action du groupe s'est envolée de 8,6% à 3.346 yens à la Bourse de Tokyo, bien que Hitachi n'ait pas confirmé cette information, les actionnaires se réjouissant apparemment qu'il soit sur le point de renoncer à s'aventurer dans un chantier jugé risqué.

Maintenir ce projet lui coûte en effet plusieurs milliards de yens (dizaines de millions d'euros) par mois et en le stoppant, le groupe espère arrêter cette hémorragie, même si cela l'obligera à enregistrer des dépréciations d'actifs sur les dépenses déjà engagées, explique le quotidien.

Dans un communiqué, Hitachi dément avoir pris une décision et dit continuer d'étudier le devenir de ce projet connu sous l'appellation Wylfa Newydd et situé au Pays de Galles.

Hitachi avait racheté en 2012 aux énergéticiens allemands E.ON et RWE le britannique Horizon Nuclear Power, pour construire deux réacteurs.

Selon le Nikkei, l'Etat britannique avait accepté de financer aux deux tiers le projets de 3.000 milliards de yens (24 milliards d'euros), la part restante revenant au Japon.

Mais même si l'Etat nippon était prêt à aider, les autres entreprises japonaises sollicitées sont réticentes et Hitachi ne se voit pas assumer seul le risque financier, la Grande-Bretagne ayant aussi refusé d'élever sa part.

Le gouvernement japonais tente tant bien que mal de promouvoir les technologies nucléaires nippones à l'étranger. Mais les efforts du Japon en faveur de ses industriels n'ont guère porté leurs fruits pour le moment, en raison de répercussions fortes de l'accident atomique de Fukushima sur le coût de sûreté des autres installations. Ce drame a déjà réduit comme peau de chagrin leurs chances de construire à court terme de nouveaux réacteurs dans l'archipel.

À l'instar des autres entreprises du monde nucléaire, "nous voyons bien que les circonstances actuelles sont plus difficiles qu'auparavant, notamment du fait du développement des énergies renouvelables", avait expliqué il y a quelques semaines un porte-parole de Hitachi.

Toshiba et Mitsubishi Heavy Industries (MHI) ont aussi ou vont renoncer à d'autres projets nucléaires à l'étranger. Toshiba a notamment liquidé NuGen, une société détenue en Grande-Bretagne et qui devait y construire trois tranches sur le site de Moorside, dans le comté de Cumbrie (nord-ouest de l'Angleterre).

© 2019 AFP

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