Inflation maîtrisée, mais la BCE temporise encore sur les taux
Actualité publiée le 30/10/25 14:26
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Alors que l’inflation en zone euro est proche de l’objectif des 2 %, la BCE joue la prudence. Pour la troisième fois consécutive, elle maintient ses taux directeurs inchangés. Une décision qui soulève autant de questions que d’attentes.
Les marchés l’avaient anticipé, mais la confirmation est tombée ce jeudi à Francfort : la Banque centrale européenne a décidé de ne pas modifier ses taux directeurs. Le taux de dépôt, indicateur clé de sa politique monétaire, reste donc fixé à 2 %, un niveau stable depuis juillet. Cette décision intervient alors que l’inflation est revenue dans les clous, proche de l’objectif de 2 %.
Dans le même temps, la zone euro montre des signes de résilience inattendus. La croissance au troisième trimestre a atteint 0,2 %, là où les analystes tablaient sur 0,1 %. Une petite victoire pour une économie qui tente de sortir de la crise énergétique post-Ukraine.
Pourquoi la BCE reste encore prudente
Contrairement à la Réserve fédérale américaine, qui a abaissé ses taux mercredi pour la deuxième fois de l’année, la BCE refuse pour l’instant d’assouplir sa politique. Le spectre d’une reprise de l’inflation continue de planer. Après avoir culminé à 10,6 % en 2022, l’indice des prix a nettement ralenti, en grande partie grâce au reflux des prix de l’énergie.
Mais plusieurs incertitudes subsistent. Le conflit commercial sino-américain, les tensions sur les semi-conducteurs, ou encore les nouveaux droits de douane imposés par Washington pourraient fragiliser la dynamique. L’accord entre Donald Trump et Xi Jinping sur la suspension d’un an des restrictions chinoises sur les terres rares offre une bouffée d’oxygène, mais reste fragile.
C’est dans ce climat incertain que certains experts commencent à évoquer une potentielle baisse des taux pour 2026. Michel Martinez, chef économiste Europe à la Société Générale, prévoit une détente monétaire, mais pas avant mars 2026, lorsque l’inflation devrait "nettement passer sous les 2%, tirée vers le bas par la chute retardée des prix de l'énergie et la fermeté de l'euro".