Jackpot pour EDF : le géant français affiche des profits historiques
Actualité publiée le 21/02/25 11:05
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Après une année 2022 marquée par des déboires techniques et une production électrique au plus bas, EDF renoue avec des résultats historiques. Grâce à la remise en service progressive de ses centrales nucléaires affectées par des problèmes de corrosion et à une production hydraulique soutenue par des conditions météorologiques plus favorables, le groupe a retrouvé une solide dynamique.
Toutefois, la baisse des prix du marché de l’électricité a pesé sur le chiffre d’affaires, en recul par rapport à 2023. L'EBITDA (excédent brut d’exploitation) s’établit à 36,5 milliards d’euros, en légère baisse de 8,5 %, bien que restant à un niveau record. « C’est le niveau le plus élevé jamais atteint après 2023 », a souligné Xavier Girre, directeur financier du groupe.
Des résultats solides qui profitent à l’État
Avec des bénéfices en nette progression, EDF redevient une manne financière pour l’État, son actionnaire unique depuis sa renationalisation. La société va ainsi verser 2,8 milliards d’euros de dividendes, contre 1,7 milliard en 2023.
Mais ces bons résultats ne viennent pas sans contrepartie. Le groupe fait partie des 440 entreprises françaises concernées par la nouvelle contribution fiscale sur les grandes sociétés, ce qui devrait porter son taux d’imposition à 41,2 % sur ses bénéfices.
Une situation qui fait grincer des dents certains observateurs. « L’État n’est pas un meilleur actionnaire qu’un fonds privé. Il demande des dividendes quand les résultats sont bons, au lieu de penser sur le temps long et de défendre les intérêts de la nation », a dénoncé le député du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger.
Des défis majeurs en 2025
Si 2024 a été marquée par le démarrage tant attendu du réacteur EPR de Flamanville, EDF doit désormais se concentrer sur les défis stratégiques de 2025. Parmi les enjeux clés :
- Le financement des six réacteurs EPR2 souhaités par le gouvernement, dont le budget prévisionnel a été repoussé de plusieurs mois.
- L’évolution du marché de l’électricité avec la fin du dispositif Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) le 31 décembre 2025.
- Les défis internationaux, notamment aux États-Unis, où Donald Trump a gelé les projets éoliens offshore sur des terrains fédéraux. EDF a dû acter une dépréciation de 900 millions d’euros sur le projet Atlantic Shores, développé avec Shell.
Sur le territoire britannique, EDF doit aussi gérer une perte de 800 millions d’euros sur la centrale nucléaire d’Hinkley Point, un projet emblématique mais semé d’embûches.
Malgré ces obstacles, EDF affiche sa volonté d’investir massivement dans l’avenir. « Nous avons engagé une transformation profonde et une amélioration de notre efficacité opérationnelle, afin d’être au rendez-vous de la performance et des investissements nécessaires à la révolution électrique », a déclaré Luc Rémont, PDG du groupe.
2025 s’annonce donc comme une année décisive pour le géant de l’électricité, entre consolidation de ses acquis et accélération de la transition énergétique.