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La BCE se dirige vers une nouvelle baisse de taux de 0,25 % en juin


Actualité publiée le 28/04/25 08:40

La Banque centrale européenne s’oriente vers une nouvelle baisse de ses taux directeurs lors de sa réunion du 4 juin. Les signaux internes convergent vers une réduction de 0,25 point, la huitième en moins de deux ans. Ce que les investisseurs attendaient depuis des mois semble enfin se préciser, dans un contexte mondial instable où chaque mot prononcé à Francfort pèse sur les marchés.

Réunis à Washington à l'occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale, les gouverneurs de la BCE ont dressé un tableau préoccupant de la santé économique de la zone euro : croissance molle, salaires à la traîne, activité des entreprises en repli. Autant de raisons de relâcher un peu la pression monétaire, d’autant que l’inflation ralentit et que la politique commerciale agressive de Donald Trump, qui faisait planer une menace de flambée des prix, s’est adoucie.

Pourquoi la BCE se prépare à agir le 4 juin

Selon six sources proches de l'institution, citées par Reuters, l'option d'une baisse de 25 points de base est désormais privilégiée. La mesure, considérée comme modeste mais symbolique, viserait à soutenir la demande sans affoler les marchés.

Le taux de dépôt avait culminé à 4 % en septembre 2023, avant de redescendre progressivement pour atteindre 2,25 % en avril 2025. La prochaine étape pourrait donc marquer une nouvelle détente monétaire, mais sans précipitation. « Les différentes options restent ouvertes », a insisté un des responsables interrogés, rappelant que la BCE tient à garder sa flexibilité, dans une conjoncture où chaque annonce peut faire dérailler les prévisions.

Lire aussi : Guerre Commerciale : Le FMI craint un choc économique mondial majeur

Car si l'Europe veut relancer son économie, elle doit aussi composer avec des vents contraires venus de Washington. Le président Trump a récemment instauré des droits de douane réciproques de 20 % sur les produits européens, ramenés depuis à 10 %. Même si la menace d’un bras de fer commercial semble s’être éloignée, le climat d’incertitude pèse sur les décisions d’investissement, freine les exportations et pousse l’institution à la prudence.

Pourquoi la BCE refuse une baisse plus radicale

Une chose est sûre : les responsables monétaires excluent une réduction de 50 points de base, jugée trop brutale. Une telle annonce pourrait être interprétée comme un signe de panique, et semer le doute sur la résilience économique de la zone euro.

Du côté des indicateurs, les données PMI montrent une activité des entreprises affaiblie en avril, et la dynamique salariale s’essouffle. Cela vient conforter les responsables les plus restrictifs, habituellement réticents à l'assouplissement, qui reconnaissent désormais un répit sur le front de l’inflation. Même les gouverneurs les plus "hawkish" revoient leurs positions, rassurés par la stabilité des prix à la pompe et la baisse de l’euro.

Autre élément à surveiller : les nouvelles projections économiques de la BCE, attendues elles aussi le 4 juin. Celles-ci devraient confirmer le ralentissement généralisé et appuyer la décision de baisser les taux. Reste à savoir si ce geste suffira à relancer la dynamique ou s’il ne fera qu’acheter un peu de temps face à des déséquilibres plus profonds.

Un équilibre fragile entre prudence et relance

Le dilemme est là : agir suffisamment pour soutenir la reprise sans trop en faire au risque d’inquiéter. Dans les couloirs feutrés de la BCE, on redoute de donner un signal trop fort à des marchés déjà fébriles. La baisse modérée attendue pourrait ainsi constituer un compromis, en maintenant la crédibilité de l’institution tout en répondant aux attentes des acteurs économiques.

L’autre grande inconnue reste la géopolitique. Entre les tensions sino-européennes, le retour de la guerre commerciale et les plans de relance budgétaires menés par l’Allemagne, les forces en présence s'entrechoquent. D’un côté, des importations bon marché de Chine qui tirent les prix vers le bas ; de l’autre, des investissements massifs dans la défense qui boostent la demande intérieure. Difficile dans ce contexte de tracer une trajectoire claire.

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