La croissance du PIB chinois marque le pas au troisième trimestre
Actualité publiée le 20/10/25 09:03
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La croissance du PIB chinois ralentit à +4,8 % au troisième trimestre, marquant un nouveau coup de frein pour la deuxième économie mondiale. Derrière ce chiffre, un cocktail explosif : crise immobilière, consommation en berne et tensions internationales.
La croissance de l’économie chinoise a ralenti à +4,8 % entre juillet et septembre, selon les données publiées ce lundi par le Bureau national des statistiques (BNS). Ce rythme, le plus faible enregistré depuis le début de l’année, est en recul par rapport aux +5,2 % du trimestre précédent. Il intervient alors que s’ouvre une réunion stratégique des hauts responsables du Parti, chargée de définir les grandes lignes économiques pour les cinq prochaines années.
Ce repli confirme la fébrilité persistante d’une économie encore secouée par la crise de l’immobilier. Le secteur, pilier de la croissance chinoise durant des décennies, continue de plomber les finances locales et la confiance des ménages. Résultat : la consommation flanche, comme en témoigne le net ralentissement des ventes de détail en septembre (+3 % sur un an), leur plus bas niveau depuis novembre 2024.
Consommation atone, immobilier en crise : la Chine peine à relancer la machine
Même si certains indicateurs résistent mieux que prévu, le tableau général reste préoccupant. La production industrielle a progressé de 6,5 % en septembre, un chiffre supérieur aux anticipations des analystes de Bloomberg, qui tablaient sur 5 %. Le BNS préfère insister sur les signes de résilience : "L'économie nationale a résisté à la pression et a continué d'afficher un progrès stable".
Mais pour les économistes, le ralentissement s’annonce durable. L’investissement faiblit, les ménages épargnent davantage, et les perspectives mondiales restent incertaines avec la poursuite des tensions commerciales entre Pékin et Washington. Zhiwei Zhang, économiste en chef chez Pinpoint Asset Management, évoque un ralentissement de l’investissement "alarmant", et prévient que le dernier trimestre de l’année pourrait marquer un nouveau décrochage.
Cette fragilité structurelle, dans un pays longtemps perçu comme la locomotive de la croissance mondiale, nourrit les inquiétudes bien au-delà des frontières chinoises. Alors que la Chine entre dans une phase de réorientation stratégique, son modèle de croissance basé sur l’immobilier et l’exportation semble plus que jamais en question.