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La montagne se rêve en destination refuge des Français cet été


Actualité publiée le 14/05/20 10:21

La chapelle Saint-Michel du Lac de Serre-Ponçon (Hautes-Alpes), le 26 mai 2013 (AFP/Archives/JEAN-PIERRE CLATOT)

Après deux mois de confinement, une immense envie de nature a gagné les Français: la montagne entend transformer l'épreuve de l'épidémie de Covid-19 en opportunité pour attirer les touristes dans ses stations et villages.

"Cet été, nous allons inviter les gens, sans aller loin, à aller haut", résume Jean-Marc Silva, directeur de France Montagnes, l'organisme chargé d'en faire la promotion et qui regroupe les principaux acteurs du secteur (municipalités, écoles de ski, opérateurs de remontées mécaniques...).

La limitation de déplacement de 100 kilomètres est dans toutes les têtes. Mais les montagnards espèrent son élargissement et réfléchissent à un été où les Français resteraient en France. D'autant que depuis trois ans, la montagne est devenue leur deuxième destination préférée derrière le littoral, toujours loin devant.

Selon une étude de Savoie Mont-Blanc Tourisme sur les intentions de départ post-confinement, 20% des Français auraient décidé de leur destination et 40% ne partiraient pas. Mais 40% sont toujours indécis.


Compétition de Paddle sur le Lac d'Annecy, à Talloires, en Haute-Savoie le 20 janvier 2018 (AFP/Archives/JEFF PACHOUD)

"A nous de les convaincre que la montagne peut répondre à leur besoin de grands espaces", souligne M. Silva, en insistant sur les valeurs qu'elle incarne: resserrement des liens familiaux et amicaux, solidarité, reconnexion à la nature....

Pour saisir cette "formidable opportunité", une grande campagne de communication à la télévision se prépare pour le mois de juin, d'un budget de 300.000 euros financée de manière inédite par les six massifs français.

Si "le tourisme de montagne est né au XIXe siècle l'été avec le thermalisme et les sanatoriums", l'engouement pour les sports d'hiver et leur poids économique en France ont fait que "l'été n'a pas été apprécié à sa juste valeur", analyse Benoît Robert, directeur du Cluster Montagne, association qui fédère les entreprises d'aménagement touristique de la montagne.

Ailleurs dans le monde, les stations récentes attirent plus de monde l'été que l'hiver, à l'image de Sotchi en Russie, Whistler au Canada ou Gulmarg dans le Cachemire indien. Mais cela implique de développer ou valoriser les activités aquatiques et plans d'eau pour répondre aux exigences du "no water, no leisure" (pas d'eau, pas de loisirs).

- "Nerf de la guerre" -

De nombreuses stations ont déjà investi dans des complexes aquatiques ou des aménagements extérieurs comme le plan d'eau épuré par des plantes de Combloux (Haute-Savoie).

"On risque d'avoir des nouveaux venus. Il faut les séduire", explique Jean-Marc Silva.

Les responsables d'offices de tourisme s'accordent sur la nécessité de "rassurer les clients, avec de nouvelles pratiques commerciales comme le remboursement sans frais de réservation même à la dernière minute", note Eric Bouchet des Deux Alpes (Isère). C'est même "le nerf de la guerre", abonde Valérie Serpollet de Pralognan-la Vanoise (Savoie).

Mais le plus difficile reste peut-être de concilier les mesures sanitaires avec l'imaginaire véhiculé par la montagne.

Avoriaz (Haute-Savoie) veut faire labelliser son dispositif sanitaire par un organisme agréé, annonce son directeur Michaël Ruysschaert.

Cette solution est envisageable à Avoriaz car Pierre & Vacances représente 70% de l'hébergement de la station et garantit donc une application plus aisée des protocoles.

Mais à Pralognan, station-village au cœur du Parc national de la Vanoise, la diversité des hébergeurs ne permet pas d'envisager cette solution.


Le Mont Blanc vu de Hauteluce, commune où se trouve la station des Saisies, non loin du Lac de Roselend, en Savoie (AFP/Archives/JEAN-PIERRE CLATOT)

Pour ce village, à la clientèle à 90% française et où la saison estivale court déjà du 15 juin au 5 septembre, l'enjeu réside essentiellement dans l'adaptation de l'offre de loisirs aux consignes sanitaires.

"Notre bureau des guides - qui gère la randonnée, l'alpinisme mais aussi la via ferrata, l'accrobranche ou la tyrolienne - y travaille", ajoute la responsable.

Aux Saisies (Savoie), où l'activité se fait déjà à 30% l'été, l'enjeu est "d'élargir la saison pour qu'elle dure a minima quatre mois", insiste son directeur Olivier Reydellet. Avec des activités Covid-compatible comme des parcours d'orientation, des courses de drones, de circuits trail avec des temps de référence des champions locaux, des randos yoga-zen ou gastro-botanique.

© 2020 AFP

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