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Le chômage a poursuivi sa hausse en août


Actualité publiée le 26/09/17 18:09

L'indicateur de Pôle emploi reste en berne: l'opérateur a enregistré une nouvelle hausse du chômage en août, prenant le contre-pied des autres indicateurs du marché du travail, tous passés dans le vert. (AFP/Archives/PASCAL GUYOT)

L'indicateur de Pôle emploi reste en berne: l'opérateur a enregistré une nouvelle hausse du chômage en août, prenant le contre-pied des autres indicateurs du marché du travail, tous passés dans le vert.

Après la forte augmentation de juillet, le nombre de chômeurs a poursuivi sa hausse en août (+22.300, +0,6%), s'établissant en métropole à 3,54 millions de personnes inscrites en catégorie A (sans activité) sur les listes de Pôle emploi, a annoncé mardi le ministère du Travail. Ce chiffre atteint même 3,80 millions de personnes en incluant l'outre-mer.

La hausse d'août a frappé les jeunes autant que les seniors (+0,4%).

Ces mauvais chiffres ne sont pas accidentels mais confirment une tendance de fond de l'indicateur, qui augmente de 46.300 personnes (+1,3%) en trois mois et de 73.300 (+2,1%) depuis le début de l'année en métropole.

En revanche, l'indicateur baisse légèrement en un an (-0,3%), à la faveur des baisses enregistrées fin 2017.

Autre point noir: les chiffres de Pôle emploi atteignent fin août de nouveaux records en comptant les demandeurs d'emploi ayant exercé une activité au cours du mois (catégories B et C). Leur nombre culmine à 5,65 millions en métropole (+0,4%) et 5,95 millions en France entière (+0,5%).

Le chômage de longue durée a, lui aussi, fait tâche d'huile, en hausse de 0,9% en août. A la fin du mois, 2,49 millions de demandeurs d'emploi, petite activité comprise, étaient inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an en métropole.

Obstinément en hausse, les chiffres de Pôle emploi contredisent tous les autres indicateurs du marché du travail, tous passés au vert dans le sillage d'une croissance attendue en 2017 à 1,7% par le gouvernement.

- 'Difficilement compréhensible' -

La hausse du chômage observée ces derniers mois par Pôle emploi est "difficilement compréhensible", juge Bruno Ducoudré, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Selon lui, cette détérioration n'est pas en phase avec "l'accélération de la croissance et des créations d'emplois".


Hausse du chômage en août (AFP/AFP)

Selon lui, toutefois, la baisse de charge du plan de formation pour les demandeurs d'emploi et la baisse des contingents de contrats aidés depuis juillet peuvent expliquer une partie de la hausse du chômage.

Le taux de chômage, mesuré par l'Insee, a reculé de 0,5 point au premier semestre, pour s'établir à 9,2% de la population active en métropole et à 9,5% en France entière. Dans sa communication, le gouvernement, qui refuse de commenter les chiffres de Pôle emploi, marque clairement sa préférence pour ce taux, seul thermomètre du chômage reconnu à l'international.

La divergence entre les indicateurs de Pôle emploi et de l'Insee s'explique par le fait qu'ils ne mesurent pas le chômage de la même manière: Pôle emploi comptabilise les inscrits sur ses listes, alors que l'Insee réalise une enquête auprès de 110.000 personnes. Les seniors inscrits à Pôle emploi ne sont pas comptabilisés par l'Insee s'ils ne cherchent plus activement un emploi. A contrario, certains jeunes, chômeurs pour l'Insee mais inéligibles à l'assurance chômage, ne s'inscrivent pas à Pôle emploi.

Si le gouvernement ne s'est fixé aucun objectif chiffré de baisse du nombre d'inscrits à Pôle emploi, il vise un taux de chômage BIT (Bureau international du travail) de 7% à la fin du quinquennat. Il compte, pour y parvenir, sur ses ordonnances réformant le code du travail, entrées en vigueur ce weekend, mais aussi sur son plan d'investissement dans les compétences, dont les grandes lignes ont été présentées lundi.

"Encore faudrait-il que des emplois soient créés", a réagi Force ouvrière, pour qui "la relance de l'emploi passe avant tout par la reprise de l'activité économique." "Former c'est nécessaire, créer des emplois de qualité c'est mieux !" estime le syndicat dans un communiqué.

"C’est encore une fois une hausse de la précarité qui fait l’actualité", a déploré la CGT, appelant le gouvernement à "favoriser l'emploi en CDI à temps plein qui coûte beaucoup moins cher à l'assurance chômage que les contrats courts".

© 2017 AFP

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